Voilà quelque chose de bien mal vu à notre époque où l’on glorifie la force et la réussite individuelle. C’est encore plus vrai dans le numérique où des fortunes et des empires se sont établies et s’établissent encore en peu de temps. C’est aussi exact concernant précisément notre usage des réseaux sociaux : combien de vies ennuyeuses se parent des atouts de l’exaltation? Combien de pieds dans le sable cachent des jours d’ennui profonds? Combien de familles unies sur les vidéos snapchat se déchirent ? Pourtant comme tout le monde, il y a des gens en réalité dont la vie est moins jolie que cachée derrière un filtre instagram. Qui par exemple s’ennuient vraiment au travail mais ne veulent pas le dire par peur de passer pour des losers. Ou tout simplement parce que leur boite peut les attraper en train de dire cela. Echec dans nos relations humaines, amoureuses, amicales également puisque tout est enregistré, tout est gardé, pas forcément au vu de l’ensemble du public mais des serveurs internet et des acteurs qui ont pris parti prenantes. Vos disputes et vos râteaux. Vos anciennes photos et vos moments. Tout. Et si l’on est entrepreneur et qu’on souhaite attirer l’investisseur c’est également pas facile d’avouer s’être planter. C’est difficile à dire dans un monde où raconter une histoire, faire du story-telling est un art consommé. Pourtant l’échec est plus évident sur le web sur le web puisque tout se mesure : les visites d’une publication si l’on fait du contenu ou les ventes directes si l’on fait du e-commerce. Bien plus que dans la publicité papier. Niveau entreprises toujours il existe un tabou : combien de boites, de start-ups échouent ? Combien n’ont pas de chances? combien n’arrivent à attirer les investisseurs qu’il faudrait ? Ou se sont trompés en croyant trouver un marché là où il n’y en avait pas? En ne parvenant pas à développer une technologie efficace ? Et finalement, dans ce monde où il y a en réalité beaucoup d’appelés et pas tant d’élus, est-ce qu’on ne peut pas tirer des leçons de ses échecs? C’est ce que proposent Le Clust’R Numérique et Cass Philips, de rencontrer des entrepreneurs comme Thomas Pons, qui en ont fait un art ou Laure Jouteau qui a créé Les Aventurières. Un événement nommé le FailCon Lyon et qui aura lieu le 24 novembre prochain à la La Plateforme. On y abordera pas tous les échecs du web mais au moins ceux d’expériences économiques et c’est déjà ça. Pour mieux réussir ensuite. Ca n’empêchera pas votre voisine de continuer à poster ses vacances formidables sur Facebook. Où en réalité le seul sourire qu’elle aura eu pendant ces quinze jours, ce sera au moment de prendre un selfie pour dire, pour sembler faire croire que sa vie est réussie. Je vous remercie.
mes podcasts sont en ligne ici