Le Foutou’art est un canard de la région lyonnaise plutôt de tendance anarchiste (il en porte le A stylisé dans ses publications) et qui interviewe aussi des personnalités venues d’autres bords de l’extrême-gauche comme la représentante de Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud.
On s’en doute le Foutou’art et moi, on a quelques divergences de vues. Enfin eux plus avec moi que eux puisque pour ma part j’achète de temps en temps leur publication et j’ai donné quelques fois des sous à certains de leurs événements de soutien.
Je considère qu’une presse locale alternative ça se doit d’exister. Même si les anars ont plutôt la dent contre moi plus que contre d’autres élus (afin de cliver puisque nous avons beaucoup d’amis communs persiflent les gens de droite) moi j’ai plutôt de la sympathie pour certains aspects de leurs mouvances. Et donc pour leur canard.
Le Foutou’art m’a fait un beau cadeau pour la Saint-Romain
Pour ma fête (enfin j’imagine puisque c’est la Saint-Romain ce jour, que le protestant que je suis ne le fête pas en théorie) l’un de ses caricaturistes m’a donc fort courtoisement et élégamment dessiné en chien léchant Gérard Collomb le Maire de Lyon. J’avais croisé le monsieur dans les réseaux sociaux et nous avions eu quelques belles conversations fort intéressantes. Avant qu’agacé par des phrases méprisantes je ne mette fin à cette relation virtuelle (je suis soupe au lait sur Facebook). Le monsieur m’avait écrit pour trouver alors dangereux que l’élu et le militant que je suis aille dans des concerts de reggae ou fasse de l’humour.
Il était pas content. Enfin je pensais. J’avais tort. Moi qui le croyait fâché, voilà que le tout petit monsieur que je suis ai un beau dessin politique de moi avec mon Maire adoré. Grâce au Foutou’art. De quoi rendre jaloux les centaines d’élus d’arrondissement, de ville et de métropole anonymes, souvent plus importants que moi et qui n’ont pas le privilège d’avoir autant d’exposition. Cela ira très bien avec la lettre non signée reçue ce jour où un monsieur évoquait tout à la fois mon « marxisme qui allait tuer la France » et mes liens avec « la finance mondialisée et sionisée ».
Peut-être est-ce aussi un moyen d’attirer l’attention sur une souscription de soutien au journal qui commence plutôt mal puisque seulement deux personnes ont à l’heure où j’écris, versé leur obole à ce magazine. Moi devant tant d’honneur je m’en vais laisser un peu de mes croquettes à ces personnes pour les aider quand le banquier m’aura rendu une carte bleue. Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur comme le disais Beaumarchais.