Lyonnitude(s): mars 2011

Groupon, KGB Deal , Dealissime, Bon Privé, Dealgroop, Wonderdeal etc…les sites d’achat groupé foisonnent. Vous les appréciez, moi aussi. Mais dans le nouvel horizon qui s’ouvre pour le E-Commerce via ces vendeurs de coupons, il va y avoir des morts, au moins à trois endroits.

Il s’en ouvre un chaque semaine, qu’il s’agisse de petits nouveaux sur le marché du E-Commerce ou de vieux routards ouvrant un nouveau business comme Vente Privée qui avait annoncé sa marque Rosedeal avant d’y mettre un frein ou Amazon qui investi dans Living Social.

Le principe: Il est simple: vendre un ou une poignée produit à prix cassé (plus de 51%) pendant une durée de temps limitée. Le concept n’est pas si nouveau concernant les grandes enseignes nationales. La chose qui change sérieusement est par contre l’implication locale de ces sites: Avec la vente groupée, ce sont des magasins de proximité qui se lancent dans l’aventure. Pendant une journée, il vous est possible d’acheter des diners dans un restaurant non loin de chez vous ou des soins dans un salon de beauté pour 30 ou 40% du prix normal.

Les bonnes affaires sont nombreuses bien sûr, même si il convient de faire le tri. Il arrive souvent que les réductions proposées soient moins fortes qu’affichées ou correspondent à un produit qui n’existe pas normalement. Il est fréquent par exemple que des restaurateurs proposent des formules apéro compris pour brouiller la comparaison avec le menu ou d’avoir des massages comprenant des durées de temps ou des soins différents de l’habituel.

Si dans quelques rares cas, il est possible pour le commerçant de gagner de l’argent sur des prestations à forte marge, être sur un site de ventes groupées est surtout une dépense en communication.

Le jeu est intéressant pour le commerçant, au premier abord.Le prix attractif combiné à de la visibilité sur un site à forte notoriété peut lui attirer, outre du volume, de nouveaux clients, qui, fidélisés, paieront peut-être par la suite le prix fort. Les acteurs du web y voient de leur côté un moyen, après des années de tentatives, de réconcilier commerce local et internet. La panacée ? Peut-être. Mais il va aussi y avoir des morts dans l’histoire.

A-Les commerçants.Outre la réduction de 51% sur le prix normal, Groupon prend 50% du prix dépensé par le consommateur. Lors d’opérations couronnées de succés, un commerçant peut se retrouver avec des centaines voire des milliers de prestations à effectuer à 25 ou même 10% du prix…si il n’a pas la logistique pour suivre et se trouve saturé, cela peut être un moment très difficile à passer sur le plan du volume du travail et financiérement. Profitant de cette inquiétude, des conccurents souhaitant se faire leur place à côté du géant Groupon comme Kgb Deal ne prennent que 20% de commission. Certains pourraient tout de même rester sur le carreau en gérant mal leur apparition sur des sites de ventes groupées.

Autre danger potentiel: La baisse de marge entière d’un secteur sous les coups de boutoir des réductions. Il y a en permanence, dans certains secteurs, des réductions sérieuses qui risquent d’amener le consommateur à ne plus accorder de valeur ni à vouloir payer le prix classique pour certaines prestations. Le massage ôu la restauration sont en permanence sujets à des réductions pour prendre deux secteurs très usagers de ces sites. Dans le second cas, le marché est suffisament vaste pour ne pas être destabilisé, dans le premier cas il est à craindre qu’une vampirisation se fasse.

B-Les sites de couponing eux-même. Il y a beaucoup trop d’acteurs sur le marché, trop semblables et sur le même modéle. Tous ne pourront avoir des accords intéressants avec les marchands, tous n’arriveront pas à attirer des clients. Pour limiter d’ailleurs l’arrivée de nouveaux entrants, les gros acteurs font signer des accords d’exclusivité…pas toujours respectés par les commerçants d’ailleurs, sans que des poursuites aient été engagées lorsque cela survient. Manque de temps dans un marché en hausse sans doute.

C-Derniers types de morts potentiels: les services derivés, à commencer par les agrégateurs. Oh My Deal ou Tuttodeal sont des sites qui vous proposent de visualiser sur la même page les offres des différents vendeurs de coupon. Il se rémunérent via des commissions sur les ventes et les inscriptions faites. Souci: les gros acteurs du milieu, dés qu’ils atteignent une taille importante, refusent de commissionner les agrégateurs. Il s’agit de profiter de leur poids pour d’une part économiser sur ce mode de communication, d’autre part de ne pas se retrouver sur un même support en conccurence frontale avec de plus petits acteurs.

Quoi qu’il en soit, le western ne fait que commencer.

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