Lyonnitude(s) : Jacques Chirac: l'humour vache du bestiau correzien

Humour correzien ou pas, Jacques Chirac a volontairement balancé devant des micros de journalistes qu’il voterait François Hollande aux présidentielles, provoquant du courroux à droite. Certes François Hollande fut sercrétaire du Parti Socialiste pendant l’époque où Jacques Chirac fut président et il l’a de ce fait souvent critiqué.

Mais aussi rien de bien surprenant tant, territoire, goût pour les vannes, la bonne chère, ENA, côté bon vivant rapprochent les deux hommes. Au-delà de cela, il y a bien entendu plusieurs intérêts pour Jacques Chirac

1-La chose lui permet de continuer à entretenir le buzz autour d’un livre dont le tome un s’est avéré un best-seller en librairie, alors que les livres politiques se vendent traditionnellement fort peu.

2-Alors que Bernadette Chirac risque de se voir invalider après une élection cantonale ric-rac en Corrèze, elle lui permet de tenter de jouer pour lui et sa Frédégonde le rassemblement au-dessus des clivages en vue de l’élection partielle.

3-Cela lui permet, derrière de la bonhomie de la déclaration, d’ennuyer Nicolas Sarkozy tout en prenant le prétexte de l’humour pour ne pas gêner son ami Baroin.

4-Derrière une gentillesse, il envoie in fine un message pas très sympa: voter Hollande, ce serait une blague.

Côté Hollande, on est sans doute j’imagine un peu plus circonspects, soucieux de ne pas être pris pour des prim’ holstein (oui il y a un jeu de mot vaseux à un endroit). D’ailleurs l’ancien Premier Secrétaire du parti socialiste a réaffirmé qu’il avait été un opposant résolu à Jacques Chirac.

1-Bien utilisé la chose peut renforcer la stature présidentiable de Hollande en en faisant quelqu’un qui rassemble au-delà des clivages.

2-L’affirmation de Jacques Chirac est également le baiser du diable. Elle peut faire passer le président du conseil général de Corréze comme un homme issu de la vieille politique, de la vieille notabilité, du passé. De plus l’onction d’un ancien adversaire n’est pas toujours des plus utiles quand on doit d’abord rassembler son camp.

Bref une blague plus riche en vacheries qu’en humour, fut-il correzien.