Lyonnitude(s) : Jean, Giulia, Annie et les autres

Chronique publiée dans le numéro de Tribune de Lyon de la semaine passée

Il serait tentant, en ces moments d’affrontements footballistiques entre Lyon et le voisin stéphanois, de chroniquer sur le fascinant derby. La chose aurait de plus le mérite de continuer le dossier de Tribune de Lyon de la semaine passée sur le travail réalisé par les maires des deux villes pour créer d’actives synergies. Mais ce serait tomber dans une facilité digne d’une vanne du défunt Jean Amadou. Le Stéphane Guillon des ménagères de plus de 70 ans disparait la même semaine que l’édition papier de France Soir. C’est tout un monde qui s’enfuit.

Évoquons peut-être alors le sujet bien plus sérieux des drames sociaux. Prenez ce couple avec un enfant nouveau né, qui sera peut-être expulsé dans quelques mois, le père obligé de trouver une nouvelle activité et un logement, probablement hélas un peu plus petit, la mère obligée de se remettre à chanter. Seul espoir, une vieille dame arrivera peut-être à déjouer la vigilance de ses tuteurs et majordomes pour pouvoir, « comme avant » diraient les mauvaises langues dont je ne suis pas, soutenir financièrement les frasques de son ami. Mais, le temps de parole de l’opposition étant épuisé, je vais laisser à d’autres raconter les aventures de Nicolas, Carla, Giulia et Liliane.

Parlons alors politique étrangère : chez nos voisins suisses, l’extrême-droite locale de l’UDC a pris une claque. De quoi donner des larmes à Verchere et Meunier. Nos deux députés UMP membres de la droite populaire sont de grands admirateurs de l’UDC dont ils aiment sans doute les combats pour le rétablissement de la peine de mort, contre l’égalité des droits entre homosexuels et hétéros ou les moutons de couleur noire… Mais n’en parlons pas. Pas la peine de rajouter à leur chagrin.

Surtout qu’il n’est pas nécessaire de faire partie de la droite populaire à l’UMP pour s’offusquer de la liberté des individus. Un autre sarkozyste local, le député Michel Havard, s’est ainsi offusqué que des socialistes puissent circuler dans la Presqu’île de Lyon pendant les primaires. Les embrouilles avec ses rivaux divers au sein de la droite lyonnaise l’ont sans doute énervé contre le monde. Que Hamelin et Broliquier (sans parler des autres( sont donc méchants ! Etant pour ma part un gentil garçon, je parlerais donc d’autre chose.

Tiens, et si j’évoquais les législatives par exemple ? C’est le début des discussions dans les différents partis, pour savoir qui va porter les couleurs et les idées de son organisation dans les différents territoires du Rhône. Annie ou Jean-Jack ? Sheila ou Thomas ? Nora ou Lionel ? Cela bouge trop vite pour que cette chronique ne devienne caduque avant même sa parution.

Romain Blachier