Lyonnitude(s) : Alors c'était bien François Hollande à Dijon ?

Ce samedi, c’était pour moi le second meeting de François Hollande, cette fois à Dijon. Je m’y rendais en tant qu’élu et militant socialiste, en tant que blogueur également mais surtout en tant que citoyen français. Le théme de cet événement: les territoires de la République.

Notre équipage, constitué de mes amis le député de Lyon, Jean-Louis Touraine et de son assistante Alexandra Tzatchev part bien évidemment en retard, pour Dijon. Les obligations du matin ont été nombreuses et denses pour chacun. Et puis nous ne sommes pas les empereurs de la ponctualité.  Afin de rattraper le retard, nous déjeunons dans la voiture de sandwichs du sympathique établissement Evelyne et Michel, place Jean Macé.

 Le rassemblement de ce samedi est centré sur les territoires, la décentralisation, la démocratie locale et la gouvernance. Nombre d’élus locaux de la République font le déplacement. C’est, du fait de la relative proximité des deux villes, le second meeting en trois jours pour nombre de militants lyonnais.Les kilomètres avalés me rappellent mes périodes d’internat bourguignon à Chalon sur Saone il commence à faire de cela bien longtemps.

Nous rentrons dans le  Zénith de Dijon où la encore, la foule est trop vaste pour cette salle superbe. Afin de compenser cet état de fait, un écran géant a été dressé à l’extérieur pour que chacun puisse suivre le meeting, non diffusé à la télévision à part une partie du discours de François Hollande, que BFMTV amputera.

Je retrouve en salle de presse Eric Citoyen et puis quelques autres connaissances. Un photographe des Inrocks, que j’ai connu lors d’un voyage à Taiwan m’amène à un de ses collègues journalistes pour m’interroger sur la campagne et Twitter. Je vais me balader ensuite, revoir les copains, les autres aussi. Beaucoup de lyonnais dans la salle. Beaucoup de gens de toute la France.

L’atmosphére est joyeuse et la salle se prête à une ambiance forte. D’augustes drapeaux roses et de grandes banniéres tricolores flottent dans le vent. Quelques fanions européens aussi, dont le nombre sera renforcé plus tard un peu avant l’intervention de Hollande. Je ne peux détacher mes yeux un temps, d’un immense drapeau aux couleurs de la France qui flotte au loin, emplissant mon esprit d’imaginaires de Valmy, de 1789, et, qui sait ? ,  d’aprés mai 2012…

L’événement  est conduit par Aurélie Filippetti, un peu meilleure qu’à Lyon et copilotée par Laurent Grandguillaume. Se succédent les petites séquences vidéos et les interventions préalables.

Une excellente Maylise Lebranchu, un intéressant Jean-Pierre Bel, un plus approximatif Rebsamen se succédent à la tribune.

Etrangeté du meeting, des musiques entre le terrifiant et l’horripilant accueillent l’entrée de chaque orateur. Une sorte de mix entre la marche impériale de Star Wars et un hymne de catch.

Puis un grand frisson parcours la foule, après un petit film retraçant le parcours de François Hollande, c’est l’entrée du candidat dans une ambiance émouvante et grandiose. L’intégralité du discours est en bas de ce billet en vidéo et les principaux extraits ici.

Voici quelques uns des points qui m’ont parlé. J’en ai choisi 5, il y en a d’autres

Un évocation du bonheur de la gouvernance locale « Avec les lettres de Maire on peut former le mot aimer », qui pourraient faire sourire les cyniques, mais qui font chaud au coeur à l’élu de quartier que je suis.

Et puis, pierre angulaire du speech du jour, la nécessité de décentraliser notre pays.  Le régionaliste lyonnais et républicain que je suis ne peut qu’approuver. Reste à savoir quoi et comment. Nombre d’élus régionaux se souviennent des mauvais cadeaux du gouvernement, qui avait tendance ces derniers temps à se débarasser de certaines charges ou certains emplois en les refilant aux régions sans que celles-ci puissent décider de quoi que ce soit. Et il faudra de même être vigilant afin de ne pas créer de doublons de services entre Etat et région, ce qui entrainerait, comme cela est trop souvent arrivé ces dernières années, à des gaspillages d’argent public. De même il faudra penser à ce que ceci n’entraine pas de déséquilibres territoriaux. C’est sans doute pour cela que le candidat a insisté sur la péréquation. Bon point que cette avancée vers une France moins centralisée.

Dans la même veine, la possibilité d’un droit réglementaire pour les régions, qui leur permette d’adapter certaines mesures à leur territoire est une chose excellente pour tenir compte de la diversité de nos situations dans la République. La chose avait fait débat sous Jospin au sein de tous les camps politiques, elle me semble procéder du pur bon sens. Lyon n’est pas Paris. Cayenne n’est pas Marseille. Et elles pensent et gérent souvent mieux que l’Etat. Sous Nicolas Sarkozy, ce dernier a une dette 67 fois plus grande que l’ensemble des villes, régions, départements, intercommunalités de France !

La république plus démocratique: Le Président ne bénéficiera plus d’une impunité totale en cas de problèmes judiciaires pendant son mandat, l’audiovisuel, la magistrature, seront gérés par des comités indépendants. J’ai bien aimé cette phrase « Nous ne voulons pas de l’Etat UMP aujourd’hui, nous ne feront pas l’Etat PS demain ».

Les nouvelles technologies. Afin de donner sa chance à chaque territoire de la République dans le domaine de l’Economie de demain, le candidat s’est engagé à un plan sur 10 ans pour le Haut Débit.

Après une belle Marseillaise, nous avons repris le chemin du retour. En nous demandant par contre pourquoi diable l’on nous avait demandé, à nous élus, de prévoir une écharpe tricolore dans nos sacs. En tous cas bien belle manière de passer un samedi après-midi de campagne.

Grand rassemblement de Dijon: « Territoires et… par francoishollande

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