Lyonnitude(s) : 1er mai: pari perdu pour Nicolas Sarkozy

Quelques dizaines de milliers de militants UMP (malgré le chiffre invraisemblable donné par Copé et démenti tant par la presse, y compris de droite, à commencer par le Figaro, que par la police), pour nombre d’entre eux n’exerçant plus aucune activité professionnelle à la fête du vrai travail, un discours alerte mais sans contenu sur les promesses non financées en matière de formation professionnelle qui amèneraient à la création de 500 000 postes de fonctionnaires. Et à peine quelques éléments sur le futur impôt supplémentaire sur la consommation des ménages, que combat Hollande, malgré un bonne organisation, Nicolas Sarkozy a raté son 1er mai.

Echec sur le nombre

Pari largement perdu pour Nicolas Sarkozy ce 1er mai. Certes, bien orchestrée, bien filmée et bien organisée, il y avait du monde au Trocadéro, place du très bourgeois et très UMP 16e arrondissement de Paris. Mais l’extravagance du chiffre donné (200 000 participants) affecte grandement la crédibilité du rassemblement et démontre un certain désarroi. Pour atteindre ce chiffre, il aurait fallu mettre 9,5 personnes par métré carré. La place du trocadéro fait en effet entre 24 et 21000 M2…et il y a la scène, la sono etc…Sarkofrance, présent sur place, estime a pas plus de 20000 ou 30000 les nombre des  présents. 

Même le journaliste du Figaro Jean-Baptiste Garat est sceptique devant le chiffre donné par l’UMP. Il s’étonne d’ailleurs que Jean-François Copé parle de deux fois plus de participants qu’à la Concorde alors que la place n’est qu’à peine plus grande.   La police parle, elle, de 30 000  militants UMP au trocadéro…

Allez, on va donc mettre le chiffre déjà peu crédible de 40000 soit tout de même presque deux personnes par m2 ce qui est déjà presque impossible. 40000 pour un meeting national, soit nettement moins que la seule manifestation parisienne des syndicats et de la gauche, même en prenant les chiffres de la police sur cette dernière. 40 000 soit pas grand chose si l’on prend l’ensemble des manifestations dans toute la France ayant rassemblé plusieurs centaines de milliers de salariés, entre 400 000 et 750 000.

Pari perdu donc. Sans compter qu’au vu de la proportion de personnes agées ou de familles venues avec leurs enfants, on pouvait se demander combien de personnes travaillant réellement se trouvaient dans l’assemblée sur les 30000 ou 40000 attirées au Trocadéro.

Echec sur le fond

Sur le fond, le discours, que j’ai écouté attentivement, après celui d’un François Hollande, ferme mais qui avait retrouvé son humour,  était bien écrit, riches d’envolées. Mais creux. Sans aucun éclaircissement sur nombre de points sombres du programme: comment financer 80 000 postes de prison supplémentaires? Comment, à part par le biais d’une TVA supplémentaire, et aux recettes aléatoires, sur les salariés français, baisser le coût du travail, qui a explosé littéralement sous Nicolas Sarkozy, ceci alors Nicolas Sarkozy parle dans le même temps (et par quel moyen ?) d’augmenter les salaires?  Comment financer les 500 000 nouveaux fonctionnaires que nécessite sa réforme du marché du travail ?  Ou d’où va sortir l’argent du fond de soutien aux difficultés scolaire? Rien à part des frontières et des séparations entre français. Il n’aura servi qu’a faire plaisir aux fans les plus motivés, agacer ses adversaires, inquiéter les indécis. Dommage pour lui.