Lyonnitude(s) : avril 2012


Dans nombre de cas, le blogueur, comme tout preneur de plume, fut-elle numérique, est confronté à la page blanche. C’est le manque d’inspiration qui constitue fort souvent le poison du carnet numérique.

Le www2012 , qui se tiens à Lyon jusqu’à vendredi, constitue un cas inverse: les gens croisés, les travaux, les synergies, les événements sont bien trop riches pour être résumés. Et le temps manque.

On pourra relever, pour synthétiser et gagner du temps:

1 –Une participation record depuis 10 ans. Le programme a été chamboulé devant le succès de l’événement qui n’attendait pas une telle affluence venue de tous les coins du monde. L’occasion de discuter avec des passionnés et des passionnants de tous continents.

2-Des discussions très politiques parfois puisqu’il a beaucoup été question de l’élaboration d’une stratégie européenne par rapport à l’omniprésence US sur la toile. La commissaire européenne Neelie Kros en charge du digital agenda, présente au forum et nombre d’acteurs ont mené une reflexion la-dessus.

3-La pérennisation de Lyon, capitale du web. La rumeur a couru un peu partout, car c’est la volonté de certains décideurs des conférences www: au lieu de changer de ville à chaque fois, il pourrait y avoir une ville fixe pour acceuillir la conférence en Europe une fois tous les trois ans. Lyon serait à ce moment candidat. Mais Alain Mille, co-président du www2012, estime qu’il va être difficile, voire impossible de fixer le forum à Lyon (les régles de la conférence ne le permettent pas) comme l’aurait souhaité Gérard Collomb, moi-même et de nombreux acteurs locaux du numérique.

Mais le www2012 ne sera pas qu’une étoile filante. Différentes discussions, dont une entre Alain Mille, Tim Berners-Lee (inventeur du web) et Gérard Collomb portent sur la création d’un événement annuel à Lyon, avec des acteurs internationaux, incluant largement les acteurs locaux, sur le web. J’y prendrais bien sûr ma part et je ne doute pas que mes amis de La Cuisine du Web également. Enfin la plénière du W3C se tiendra aussi dans quelques temps dans notre ville.

4-La diversité des discussions et travaux: normes des protocoles, travaux scientifiques, musique en ligne, philosophie, politique, business, libertés publiques, neutralité du net, le programme fut diversifié à l’image de cette conférence « Les deux défis du futur : faire face au nombre croissant de données et à la complexité du Web en tant qu’objet » . Moins scientifique mais une joie pour les amateurs de bande-dessinées en ligne, le célèbre Boulet Corp fit une conférence drôle et pleine d’humanité. 

5-Le clou des conférences fut celle de Tim Berners-Lee, notre pére à tous en ce www2012 puisqu’il inventa le web.  Tim critiqua les application mobiles, trop fermées en plaidant à l’inverse pour une adaptation des sites aux smartphones en utilisant les  standards du web. Un position qui ne fera pas plaisir à Apple par exemple.Il plaida également pour la rémunération des créateurs de contenus ainsi que contre les législations de contrôle. Il a plaidé également pour la protection des données privées, affirmant qu’il était impossible de savoir ce que pourrait devenir un fichage dans l’avenir. Baidu, qui pour des raisons qui m’échappent, tient un stand dans la manifestation, a du tousser.

6-L’implication très forte des acteurs locaux: entreprises, scientifiques, individuels, ils sont le sel et le sang du web des lyonnais. Ils sont présents par leurs partenariats, leur présence, leurs keynotes. L’occasion d’en retrouver beaucoup de déjà connus, d’en découvrir d’autres. L’occasion d’avoir souvent l’égo flatté « vous seriez pas Romain Blachier? Je vous lis régulièrement » et parfois d’espérer qu’au vu du lecteur, il ne soit pas tombé sur des billets trop frivoles ! L’occasion de monter des projets, de construire, d’installer des synergies, d’installer des amitiés. La beauté de l’humain lorsqu’il va dans des passions communes.

Pour d’autres aperçus voir également les billets de Guillaume Germain , Pierre Lemasson et Laurent Assouad