Alors qu’il existe des solutions concrètes comme les eurobonds et un renforcement du Fond Européen de Stabilité Financière, Madame Merkel s’est enfermée dans des annonces vagues et Nicolas Sarkozy a suivi. Ce qui n’a, à l’heure où j’écris, visiblement pas amélioré la situation au vu des réactions des marchés.
Quelques signaux pas inintéressants: taxes sur les transactions, gouvernance économique européenne
Disons le d’abord, il n’y a pas que du mauvais dans la reunion d’hier entre Merkel et Sarkozy. Déjà contrairement à sa reunion précipitée de la semaine passée, qui n’avait contribué qu’à aggraver encore un peu plus la situation en n’annonçant rien de concret,ou à la mi-semptembre 2008, où il avait mis plus de dix jours à réagir, le Président français a cette fois avec l’impulsion de la leader allemande, posé quelques pistes.
Par exemple, il y a cette histoire de taxe sur les transactions financières. L’annonce de son étude se fait enfin, après des années de dogmatisme de la droite européenne, qui la refusait aux côtés d’une partie de l’extrême-gauche, qui y voyait, horreur pour elle, un aménagement au capitalisme. On se souvient d’un vote pour imposer la même taxe au parlement européen voté par les socialistes et les écologistes et repoussé par les voix de la droite et l’abstention ou les votes contre des troskystes en février 2000. Les conservateurs européens ont fini par se rendre compte leur erreur. Après nous avoir fait perdre plus de dix ans. Reste que la mesure reste vague et devra être précisée. Une vraie politique économique n’est pas un jeu.
Autre bon point: l’annonce d’une gouvernance économique européenne. Certes l’annonce n’est pas nouvelle. Elle était déjà dans le traité de 2005, repoussé. Cette fois la deux partis de droite des deux côtés du Rhin n’y sont pour rien. Merkel avait appellé à voter pour. L’UMP aussin même si je suis persuadé que Nicolas Sarkozy, étrangement absent pendant la campagne, a voté non ne serais-ce que pour embêter Jacques Chirac dans un résultat qui ne pouvait qu’affecter le Président de la République de l’époque. Cette fois c’est les nonistes, de droite comme de gauche qui nous auront fait perdre du temps.
Peu de concret en définitive dans les mesures du couple Merkel / Sarkozy
Mais en réalité, à part des pistes, rien de concret n’a été évoqué. Pire, Sarkozy en ressortant la régle d’or, a plutôt suscité un malaise: Outre le caractére discutable (et peu réaliste) de la mesure, Le Président français n’a annoncé aucune sanction en cas de dépassement, ce qui équivaut à pas de régle du tout. comme le soulignait le blogueur de droite Vlad sur le blog de Sarkofrance. Par ailleurs même le sénateur UMP et ancien ministre Alain Lambert a mis en garde sur son blog contre la méthode préconisée par la président de la République à ce sujet. Pas de nature à rassurer les marchés sur la réalité de la mesure quand on sait que les gouvernements de Nicolas Sarkozy sont ceux qui ont le plus creusé la dette de notre pays sans par ailleurs réformer les niches fiscales.
Un isolationisme de Angela Merkel et suivisme de Nicolas Sarkozy qui ne peut qu’inciter les marchés à faire ce qu’ils veulent, sans contrôle
Autre phénoméne inquiétant, si il y a quelques temps, la France avait pu incarner, y compris sous le Président actuel, un plus grand volontarisme européen que celui développé par la très nationaliste chancelière allemande, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En enterrant tout système d’obligations européennes, tout renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), Nicolas Sarkozy n’a fait que céder du terrain à la peu européenne Merkel, décidée à jouer les égoismes nationaux. C’est grave pour l’Europe et c’est un nouveau message pour les marchés en ces moments de crise: Vous pouvez vous en donner à coeur joie, personne ne sera là pour vous empêcher de faire quoi que ce soit.