En allant sur les pentes de la Croix-Rousse chez ma pote Nabila et ses copains des Fils de La Rouelle, j’ai fini le livre de Jacques Boucaud « Comment Collomb a terrassé Perben », disponible contre 20 euros chez les marchands de journaux du Grand Lyon ou par bon de commande.
Répondons d’emblée à la seule question qui vaille:Oui il faut lire l’ouvrage du journaliste du Progrès, rédigé à chaud pendant les municipales qui viennent de se dérouler et qu’il relate au jour le jour.
Celui-ci a pour premier mérite, mais ce n’est pas le seul, d’exister.Peu nombreux finalement sont les livres sur la politique lyonnaise.Celui-ci n’est pas un livre de scoop, ce n’est pas son objectif.L’observateur attentif, l’acteur engagé n’y apprendra guère autre chose qu’il ne sache déjà plus ou moins.Mais il retrouvera, condensé, le fil de la campagne des municipales qu’il vient de vivre.Le spectateur plus distant y trouvera sans nul doute un résumé assez complet des grandes lignes de la compétition qui opposa deux hommes aux tempéraments opposés et leurs entourages.
Peu d’erreurs factuelles,je n’en ai relevé qu’une en fait (et une autre portant sur une simple confusion de prénom): Non Jean-Lou Fleuret ne s’est pas désisté en faveur de Muet (PS) pendant les dernières législatives mais en faveur d’Hamelin (UMP).C’est son suppléant, Sébastien Perros,qui fit le choix du candidat de gauche. Il y a également peu d’exagérations (Non Richard Brumm n’est pas un milliardaire rose, il est et reste de droite même si cet homme sympathique s’est très bien intégré à la campagne de Gérard Collomb).Jacques Boucaud, si il a une écriture agréable et rapide à lire, est très dans les faits.
Trois petits bémols tout de même dans cet ouvrage, qui plaira aux amateurs de Lyon et de sa politique locale.Le premier c’est que Boucaud se retient parfois un peu trop de dire les choses qu’il sait.Il y a certes la volonté de ne pas vexer mais pousser un peu plus la gomme en termes d’infos n’aurait sans doute rien gâché.
Il ne s’agit pas d’évoquer des scandales, d’éventuelles histoires sensuelles entre militants de partis divergents ou convergents,du croustillant ou simplement du gênant mais de dire un peu plus sur le dessous des cartes,Autre point, la campagne est plus souvent vu du camp des proches de Perben que de celui de ceux de Collomb.Cela ne nuit pas à l’équilibre du livre mais enlève un peu de la vision de la campagne vue d’autour du Maire de Lyon.Troisième nuance, une prise en compte peut-être un peu légère de ce qui fut la premiére campagne municipales à se passer autant sur le net.Certes le blog de Roux de Bézieux et celui de Marmoz sont vite mentionnés, certes un commentaire de Franklin sur le site du Progrès est cité et la fameuse vidéo de Perben « On va les défoncer » évoquée mais cette dimension aurait gagnée à être davantage étayée.
En tout cas un ouvrage à se procurer sans hésiter si on aime la scène politique lyonnaise.