Une séquence a fait le tour du web hier via le petit journal: celle de François Bayrou attaquant violemment les voitures faites en Allemagne avant de repartir de sa reunion de campagne en…Audi A4 ! Bonjour la cohérence!
La séquence, amusante, n’a pas été du goût des supporters du patron du MODEM et certains ont même publié de longues explications pour dire que l’Audi en question était celle d’un élu du parti et non de son chef (personne n’avait d’ailleurs affirmé le contraire). Ce qui ne change pas grand-chose en voulant dire alors que les militants du MODEM font le contraire que ce que leur parti préconise….Il y a de meilleures défenses.
Mais le vrai côté girouette de cette histoire somme toute amusante n’est pas dans la voiture de départ de conférences que sur ce qu’a dit Bayrou, sur ce qu’il a dit plus que sur ce qu’il a fait. Etcela a été peu relevé par les commentateurs.
Le chef du MODEM, qui se pare traditionnellement des couleurs européennes, de façon d’ailleurs généralement intelligente et sympathique, est tombé cette fois dans la soupe nationaliste de pire façon.
Qu’on puisse réfléchir aux moyens de réguler les imports/exports entre l’Union Européenne et les pays à bas salaires ou encore qu’on fustige la sécheresse sociale et budgétaire de la droite allemande, comme ont pu le faire des Montebourg ou des Le Guen cela fait partie d’un débat politique intéressant sur l’avenir. Qu’on sépare les destins industriels de pays aussi liés par l’économie et le destin commun que sont l’Allemagne et la France (vas-t-on devoir trier entre les différentes piéces des Airbus, entre les allemandes et françaises), qu’on veuille créer des fractures au sein même de l’Europe, comme le fait Bayrou, voila qui n’est pas responsable et qui marque un côté girouette à 180 degrés.