Lyonnitude(s) : Le pardon en protestantisme

Vous vous rappellez que j’avais, il y a quelques mois, inaugur sur ce blog dont l’objet est aussi parfois la religion, une rubrique qui se nomme « demande au pasteur ». Il s’agissait pour Olivier Raoul-Duval, mon pasteur, officiant à la paroisse de l’Eglise Réformée de la rue Bancel, de répondre à des questions d’internautes transmises sur mon mail. Aujourd’hui Olivier répond à cette question de Caroline V, 22 ans, Villeurbanne:

Y’a-t-il un pardon en protestantisme ?

La réponse de Olivier:

Oui, mais pas plus ou moins qu’en catholicisme ? Plutôt le pardon en christianisme ?
Au long des versets de la bible, le pardon est montré comme la façon que dieu a de vivre sa relation avec l’humanité. Et parce que Dieu agit ainsi, le pardon n’est pas une option pour le chrétien, quelque soit son nom.

Pour aller plus loin, l’exemple de la prière chrétienne par excellence qu’est le Notre Père est fort utile :
« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé » : on voit bien que ce n’est pas un option !

Cela implique d’abord que le mal soit reconnu (j’ai été offensé), ensuite d’aller vers l’autre qui m’a fait du mal (à ceux qui m’ont offensé) et enfin de pardonner. Cela n’est possible, pour un chrétien, que parce qu’il y a ce début de phrase : Pardonne-nous nos offenses, et que dans la foi nous avons la certitude que Dieu le fait.

Actuel le pardon ? Oui, plus qu’on ne le pense.
Car le mot que l’on met dans le Notre Père : offense, devrait aussi se traduire par dette, le mot grec le veut. D’abord l’offense n’est pas une simple question de morale, d’avoir contrevenu à la bienséance. Et ensuite le pardon est toujours une affaire de remise de dette. Quand je vit avec une dette, je ne vit pas ou plus.

Le chrétien vit pleinement, parce qu’il n’ a pas de dette envers Dieu, et il est invité à remettre les dettes que d’autres peuvent avoir envers lui. C’est à un monde sans dette que le pardon invite. Et il ne s’agit pas seulement d’une question financière ou monétaire. C’est aussi à une remise de dettes de rancune, de culpabilité, de honte, de haine, … que la pardon invite.
Le pardon est assurément une façon de vivre !