Disons-le toute net sur les questions de société: Voilà dans mon combat politique un sujet sur lequel j’espère obtenir de l’indifférence ! Oui de l’indifférence. Non pas que j’aime laisser de marbre personnellement ou que j’ai envie que le sujet n »intéresse pas.Bien au contraire.Mais en la matière, le libéral, le social-démocrate libertaire que je suis revendique un monde où les questions de société ne soient plus des enjeux car résolus. Même si le chemin est encore trés long…
Prenez la question des droits des homosexuels par exemple.Je ne m considère aucunement comme pro-gay, partisan du droit des lesbiennes ou combattant du rainbow power.Rien à faire.Je veux l’égalité, point, que les filles qui aiment les filles, les garçons qui aiment les garçons puissent se marier, adopter, user de la procréation artificielle. L’égalité quoi, c’est pas compliqué, n’en déplaisent à certains élus de droite du second arrondissement.L’égalité et l’indifférenciation.Qu’un élu dise son homosexualité ne soit en rien un événement et que la chose n’aie absolument rien de plus extraordinaire qu’un métro orange à Lyon, voilà le but.
Prenez la plus épineuse question des droits des femmes.La question a pour le moins été prise à l’envers, d’abord par la gauche qui a instauré la distinction, la discrimination électorale en fonction du sexe puis renforcé par la droite.Là aussi je souhaiterais l’indifférenciation. Ce n’est pas parce qu’on met de façon administrative l’obligation d’avoir un homme/une femme/un homme/une femme etc…au régionales, aux municipales et à l’ensemble des scrutins de liste qu’on améliore la situation concrète de nos concitoyennes, même si des carrières féminines ont été boostées bien sûr par ce dispositif.
De nouveau le sacrifice d’une carrière pour raisons familiales repart à la hausse dans nos sociétés, les inégalités salariales en défaveur des filles repartent à la hausse sans que rien de concret ne soit fait.Dans les agressions sur les personnes, reparties à la hausse, ce sont d’abord les citoyennes de sexe féminin qui sont touchées…La parité est le cache-misère de la situation féminine, même si certaines qui en bénéficient ne l’avoueront jamais.
Au lieu de faire des quotas pour amener les politiques à mettre des femmes sur les listes, on aurait du d’abord leur donner les conditions de faire de la politique sans passer par des cases réservées, sans faire de distinction. Mais cela aurait demandé des moyens, par exemple en modes de garde, par exemple en matière de combat contre le sexisme en entreprise.Avec ça les suédoises sont bien plus présentes au parlement sans avoir besoin de législation, en toute liberté. Mais ça a demandé une politique bien plus ambitieuse, notamment en matière de crèches, qu’une loi qui réduit les gens à une identité sexuelle.J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet sur France 5 tout à l’heure conchiant le différentialisme entre homme et femmes en politique, s’affirmant partisane de l’égalité tout simplement, demandant un regard sur elle non conditionné à son sexe …
La condition est la même sur la question des français issus des minorités visibles: Cette volonté de quotas, plus ou moins implicites ne change pour l’instant pas grand-chose pour la majorité de ces français.Tout juste cela devient-il un peu plus facile d’être promu sur une liste rapidement pour celui qui s’engage.Mais idem, il ne s’agirait pas de tomber dans un cache-sexe qui faciliterait la carrière de quelques-uns sans améliorer la situation de tous.Si être issu de l’immigration est aujourd’hui un avantage pour figurer sur une liste (mais pas forcément pour aller dans les scrutins uninominaux il est vrai), ce qui compte pour la grande majorité des gens, à savoir obtenir un appartement, un emploi ou entrer en boite de nuit est toujours aussi dur et ce ne sont pas des quotas, officieux ou officiels qui risquent d’arranger les choses. Le risque est grand en effet avec ce type de dispositifs de réduire les individus à leur seule origine au détriment des autres aspects de leur personne ! Mais encore une fois, ça demande autre chose que de mettre les gens dans des cases. Là aussi les partisans des quotas se plantent. Les instaurer n’amènera qu’a l’exergue de nos différences, non à la construction d’un véritable vivre ensemble.
Ce qui changera réellement ce n’est pas le jour où l’on élira, via un quota, comme députée une française d’origine maghrébine homosexuelle en disant « Ah c’est cool vous avez vu ça comme on est cool ? » mais le jour où l’on élira cette même personne en toute indifférence, sans se préoccuper en bien ou en mal de qui elle est, de cesser de l’enfermer dans une case mais de voter en fonction de son talent et de ce qu’elle propose.En toute indifférence et banalité. Et on pourra retourner à d’autres sujets, une fois ces archaïsmes inégalitaires, qui font souffrir tant de gens, résolus.