Lyonnitude(s) : Monti, Draghi, Papademos, le temps des pompiers pyromanes ?

Ils sont trois ex Goldman Sachs. Mario Monti, Premier ministre désigné de l’Italie, adoubé par les marchés, restés tout de même réservés. Il y avait avant son compatriote Mario Draghi, nommé à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), et aussi Lucas Papademos, nouveau Premier ministre grec.

C’est donc trois financiers issus de la même structure bancaire, dont dépend désormais le sort de l’Italie, de la Grèce et de la zone euro.

Du pain béni pour les complotistes qui pullulent sur le web qui évoquent déjà un Grand Complot Secret des Banques. La situation n’est bien sûr pas si simple….

Sachs est l’une des principales institutions impliquées dans la crise financiére, au point qu’on s’étonne que dans une période où l’on parle de sanctionner les malades et les fonctionnaires, au lieu de s’attaquer à la délinquance financière, on est surpris de l’impunité quasi totale de cette structure.  Ce qui n’empêche pas la banque de donner parfois, se prenant un peu pour une agence de notation, son avis. En décriant la compétitivité des Etats, de leurs services publics ou des PME et grandes entreprises…un peu comme si une personne qui avait foutu le feu à son immeuble se prenait d’écrire un rapport sur les potentialités incendiaires de ses voisins.

Certes la situation est différente selon les pays: Mario Monti est d’une grande indépendance et n’a rien à se reprocher de la situation actuelle. De même à priori pour Draghi, même si son passage en début des années 2000 chez le financier peut donner lieu à des questionnements. C’est aussi la force de Goldman Sachs que de s’attacher de fort talents. Bien plus questionnant est la nomination en Gréce de Papadémos puisque si l’homme est compétent et populaire,  il a travaillé dans cette banque et a aidé au maquillage de la dette  de son pays au moment où il travaillait à la banque centrale.

Un peu comme lorsque les britanniques ont élu un gouvernement composé en grande partie de boursicoteurs pour lutter contre la crise instillée par ces mêmes boursicoteurs. Quand on pouvait encore élire ?