Le poison du vendredi: Le Grenelle des faux-culs, épisode 1 : le Borloo Nouveau est arrivé

Cette semaine, ce vendredi, c’est à Jean-Louis Borloo que s’intéresse mon invité Stéphane Nivet.

Depuis qu’il a échoué dans sa conquête de Matignon , Jean-Louis Borloo joue les oies blanches et mériterait à lui seul que l’amnésie soit déclarée grande cause nationale pour l’année 2011.

Mais contre l’amnésie, voici quelques remèdes à utiliser à doses non homéopathiques.

Sans doute amer de n’avoir pas pu gagner ses galons de Premier Ministre, il joue à la circonspection, il rechigne, il répugne, il renâcle, il renaude, il rouscaille, il bisque, il lanterne puis barguigne, désormais toujours à l’affût d’une amabilité susceptible d’enfoncer Sarkozy dans les profondeurs calamiteuses de sondages pétrolifères.

Si j’ose le dire ainsi, le Borloo Nouveau est arrivé, flanqué du choeur des vierges centristes qui entonnent un opportun Requiem, non sans s’être usé les cordes vocales pendant quatre ans sur les notes d’un tout opportun Gloria in excelsis Sarko.

Car Jean Louis Borloo a appartenu pendant près de quatre années aux quatre gouvernements successivement nommés par Nicolas Sarkozy, à chaque fois en tant que Ministre d’Etat, ce qui, chacun en conviendra, aura du mal à passer dans les mois qui viennent pour un strapontin. Et durant ces quatre années, à aucun moment Jean-Louis Borloo n’a exhalé autre chose que son approbation à la politique du gouvernement auquel il appartenait, toute la politique de son gouvernement.

On a bien dû mal à l’envisager Radical à entendre les prêches présidentiels anti-laïcs. On a bien dû mal à le penser centriste, lui qui n’a jamais piper scrupule à l’écoute des horreurs auvergnates déversées par ses copains de chambrée, Brice, Eric, Nicolas et les autres. On a bien dû mal à le trouver alternatif, lui qui fut silencieusement continu et n’a jamais trouvé à redire aux immondices déversés à la faveur des discours de Dakar, Saint Jean de Latran, Ryad, ou Grenoble. On a peu de mal en revanche à le penser opportuniste, émoustillé à l’idée d’être un recours au chef subclaquant.

Il faut reconnaître qu’une fois la prébende de Matignon évaporée, Borloo a le Confiteor tardif et la mémoire courte. La ficelle centriste est un peu grosse pour qu’on cesse d’oublier, un instant seulement, le soutien d’un certain centre à la politique scélérate de Sarkozy.

Stéphane Nivet