mars 2011 | Page 2

-Une droite à 28 siéges, une gauche à 26. Comme avant. Avec plus de lyonnais, plus de verts côté babord, un peu moins d’estampillés UMP côté tribord.

-Les amis politiques sont parfois les plus cruels. Si en général la défaite d’un membre de son parti chagrine, certains n’ont pas forcément droit à l’indulgence des autres. Sans faire référence à un conseiller municipal de gauche qui sortait une horreur sur ses camarades à la seconde hier soir, la défaite de Richard Llung n’a visiblement pas fait que des malheureux à Villeurbanne. Un certain nombre de socialistes villeurbannais, si ils regrettaient la victoire de Vessilier, ne pleuraient pas la défaite du conseiller général sortant, l’attribuant à un probléme de comportement. Ambiance… Autre défaite qui ne faisait pas que des malheureux, celle de Dominique Perben. Nora Berra, ministre UMP et élue de Lyon, derrière les déclarations officielles de circonstances, était loin de faire la tête. Ce nouvel échec de l’ancien ministre, combiné à celui de Lionel Lassagne, autre vice-président UMP du conseil général (et dont le défaite n’a pas non plus chagriné une certaine conseillère d’arrondissement ump du 7e), battu par le socialiste Thierry Philip, laisse en effet l’UMP de Lyon dans un état encore plus déplorable qu’avant (eh oui c’était possible !!) et favorise bien évidemment les ambitions de la dame.Ambiance.

-Un long chemin à son apogée dans la 3e circonscription du Rhône, celle où je vis. Lorsque j’ai adhéré au PS, tout y était à droite: Mairies d’Arrondissement, député, conseillers généraux, Mairie Centrale, Grand Lyon…Depuis hier le dernier bout de droite est tombé avec la chute de Lassagne, qui était également le dernier conseiller général de droite de Lyon élu en dehors du 6e et du 2e, ghettos des conservateurs lyonnais.

– Gérard Collomb à la barre sur le 3e tour. Il a surpris certains de ses conseillers hier en annoncant qu’il allait chercher à contribuer à faire une majorité large basée sur un autre projet pour le département face à Michel Mercier. Le challenge est difficile, le Maire des lyonnais n’a pas dit qu’il allait y parvenir mais on sentait chez lui une forte energie de tenter, une envie de politique. Piliers de cette discussion: des centristes comme Da Passano, des radicaux, des divers.

Une majorité municipale qui progresse à Lyon avec la prise du siége de Lionel Lassagne (UMP) par Thierry Philip (ps)et qui se diversifie avec la victoire de l’écologiste Raymonde Poncet à la Croix-Rousse.

-Un FN qui n’a aucun conseiller mais s’implante en lieu et place de la droite dans l’est lyonnais.

-Une UMP qui sort affaiblie des cantonales. Philippe Cochet, son président départemental, a poussé une gueulante hier.

-Un PS qui aurait sans doute gagné à se trouver une tête de liste. A ne pas vouloir trancher, on a sans doute perdu en clarté. Nous étions plusieurs responsables de la fédération du Rhône à plaider pour un chef de campagne, sachant que, pour ne pas avoir à se prononcer, nombreux sont les notables à ne pas vouloir trancher. Sans compter que les conseillers généraux sortants, espérant pour un grand nombre d’entre eux tirer leur épingle du jeu en cas de victoire, se sont également empressés de ne pas contribuer au choix. Hasard ? Là où, comme à Lyon avec Collomb, les candidats étaient portés par une personnalité forte, les résultats ont été bons.

-Une opposition municipale lyonnaise divisée avec la victoire du Lyon Divers-droite Jean-Jacques David face à l’UMP. Il faudra compter avec cette composante de l’opposition. Mauvaise nouvelle pour le parti de Sarkozy et ses représentants locaux.

Une majorité départementale actuelle de droite représentant bien moins de population que la minorité, élue sur des cantons bien plus peuplée. La fracture ruralité/urbanisme s’implante, même si la victoire du socialiste Chaverot hier à Saint-Laurent de Chamousset ou le score de l’Europe Ecologie Kohlhaas a Vaugneray montre que la diversité d’opinion peut aussi exister partout. De même la gauche a eu plus de voix au total dans le département que la droite.

Bonjour, Retrouvez-ci-dessous les scores, les pourcentages et les résultats des différents cantons de Lyon et du Rhône pour ce second tour, les gagnants et les perdants. Il y a au total 28 conseillers généraux de droite et 26 de gauche dans le 69.

Lire la Suite

J’ai téléchargé récemment quelques logiciels de mixage et de création de musique électronique sur mon Ipad. Je m’en sort approximativement, j’avance doucement, je cherche, je me perd, je trouve, je reperd. Voici le premier résultat fort modeste de mes tâtonnements.

Vous trouverez ici la carte (source du fond ici) des cantons où l’on vote demain le 27 mars 2011 pour le second tour des cantonales de Lyon et du Rhône. Vous pouvez également consulter la liste des candidats au poste de conseillers généraux encore en lice dans le département.

 N’oubliez pas que je donnerais des résultats lyonnais et du 69 demain dimanche à partir de 20h en faisant du live-bloguing sur le présent site. Les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 20h à Lyon et Villeurbanne, de 8h à 19h à  Oullins, Meyzieu, Rillieux-la-Pape, Saint-Fons, Saint-Priest et Vaulx-en-Velin et de 8h à 18h dans les autres communes du département. Pour voter une piéce d’identité suffit, la carte d’électeur est optionnelle. Plus d’infos pratiques dans cet article.

La liste des candidats compléte est disponible dans la suite de ce billet, avec le score obtenu par chacun au premier tour.

Lire la Suite

Intéressant de lire les centres d’intérèt du candidat Edouard de Brisoult, membre du FN et présent au second tour des cantonales face au socialiste Renaud Gauquelin.

Lorsque l’on regarde le profil Facebook du monsieur, on voit qu’il a des goûts politiques pour le moins particuliers.

Ainsi le monsieur est un fan de Léon Degrelle, chef du parti rexiste et personnalité SS francophone. Pas étonnant lorsque l’on voit qu’à la rubrique « opinions politiques », Edouard de Brisoult a inscrit « national socialiste ». Il est également un amateur de Brasillach, collabo notoire, écrivain fusillé à la libération. Maurice Bardéche, inventeur de la négation des chambres à gaz, antisémite notoire, pro-nazi, proche également du fascisme espagnol de Franco, fait aussi partie des références de monsieur Edouard de Brisoult, qui a recueilli dimanche dernier plus de 21% des voix des électeurs de Rillieux-la-Pape…On trouve aussi Benito Mussolini ou le Maréchal Pétain parmis les idoles du monsieur.

Des groupes joyeux se rajoutent à ce petit panthéon. Comme celui intitulé le lancer de gauchos et d’immigrés dans le Rhône

Et il y en a pour dire que qualifier le FN de fasciste, c’est caricatural. Ah et il y a aussi des gens comme l’élu UMP Lionel Lassagne pour dire que des gens comme de Brisoult, sont à mettre sur le même plan que le centre gauche, qu’un ami de Gérard Collomb ou de Dominique Strauss-Kahn est à mettre sur le même plan qu’un supporter de Pétain…

Actualisation du billet: le candidat FN parle désormais d’un faux profil facebook qui aurait été créé pour lui nuire. Vrai ou rétractation ? La chose est étrange et douteuse quand on sait que le profil en question existait depuis plus de 6 mois (ajout ultérieux: et même de fin 2008)  et que sur le blog officiel de Monsieur de Brisoult on trouve des liens vers des organisations réputées pour leur antisémitisme et leut nostalgie du pétainisme comme Jeune Nation… Monsieur de Brisoult fait seulement machine arrière, il n’en conserve pas moins ses convictions.

Historiens, étrangers venus des contrées lointaines de l’Ain et de la Loire, politiques, tout le monde est d’accord sur un point: Lyon est une ville mo-dé-rée. Peu importe que la ville soit sous les canuts ou les émeutes urbaines capables de grands excés. Peu importe aussi qu’il puisse y avoir de forts contrastes entre les quartiers. La ville est modérée on vous dit !

Certes la chose ne manque pas de fondements. Les leaders de la cité, d’Edouard Herriot à Gérard Collomb sont tous des pragmatiques peu portés sur le sectarisme, la bizarrerie et l’extrêmisme. Tout juste a-t-on eu un Pradel, maire « apolitique » de droite qui avait des lubies de rasage du vieux Lyon pour les remplacer par des autoroutes et une surprenante haine peut-être teinté d’aspects freudiens pour le rock toute manifestation de pornocratie (notion à laquelle il donnait un sens large et surprenant). Le dernier point est d’autant plus piquant quand on sait que son petit surnom était zizi…

Pour le lyonnais, l’excés est vulgaire et suspect. L’inconnu est un territoire incertain. Seule concession au trop dans l’existence, les plaisirs de la table, par imagerie populaire. Suivant un célébre proverbe local « Au travail on fait c’quon peut, à table on se force » le lyonnais se lachera dans les mets et les liquides…à condition qu’il soit le soir. Prendre plus d’un verre de vin à la pause de midi vous classe dans la catégories des exagérés peu crédibles.

Si l’évitement de l’excés de table lors des pauses déjeuners est louable et saine, que la modération politique soit souvent source de sagesse si elle n’empêche pas la réforme, tel n’en est-il pas toujours de tout.

Même si le phénoméne tend heureusement à reculer, la tiédeur semble parfois s’être en effet emparée de tout. Chaque décision de la vie, traivail, loisir, amours, aventures, amitiés,est aujourd’hui pesée, au risque de l’ennui. L’amusement, la joie, la vie est autorisée, à condition de rester très raisonnable Rencontrer l’autre pourquoi pas, à condition d’éviter d’avoir trop d’amis, ce qui serait vu comme une perte immodérée de temps.Toute une existence en balance des équilibres c’est pour le moins ennuyeux.

Trop souvent le lyonnais pourrait viser plus haut. Il est souvent trop prudent. Il existe pourtant un monde entre excès de peur, dissimulation sous les rochers et intrépidité irréfléchie. Un monde où il y a de la rencontre, de la vie et de la nouveauté. Cela fait peur ! 

Trop souvent le lyonnais ne veut pas avoir à s’encombrer de cela. En dehors de la modération tout est vacuité.

Cette approche, qui a contaminé depuis toujours la vie lyonnaise dans tous ses aspects, est heureusement aujourd’hui en recul. Le grain de follie, l’originalité ne sont plus bannis de nos contrées. Que cela continue, la vie est trop courte pour la gâcher dans les excés, trop longue pour l’ennuyer dans les petits calculs.

Stéphane Nivet, mon invité du vendredi, a parfois un poil dans la main. Il a raté ses deux derniers rendez-vous avec nous. Mais il se rattrape cette semaine avec un billet spécial cantonales.

Dimanche soir, tous les plateaux reluisaient de nos meilleurs sondagiers, politologues et autres bienfaiteurs de l’humanité pour indiquer qu’il y avait une poussée impressionnante du Front National, une fièvre sous Marine dont le tsunami allait submerger 2012 et justifier les pires scénarios de nos plus réjouissantes prophéties mayas.

 Et Marine, les incisives fraîchement limées par son visagiste, de se réjouir d’un score historique pour le Front National. On imagine déjà Jean-Marie Le Pen essayer d’enfiler l’uniforme avec lequel il sauta sur Port Saïd en 1956 pour fêter ça dignement, le tout arrosé d’un champagne d’origine incertaine, avec l’idée roborative d’organiser une nuit des longs cantons et de détourner de leur usage principal les ponts de la capitale, un peu comme au temps où certains îlotiers s’étaient nuitamment déshonorés à vérifier Archimède.

On a même vu en boucle défiler une annonce précoce de papa Jean-Marie faisant état en début de soirée d’un score de 65% pour le FN à Hénin-Beaumont, alors que le score final était de 35%. On mettra ça sur le compte de l’âge et d’une inévitable surdité liée à l’écoute abusive de certaines musiques dont il fit commerce du temps où il faisait des scores à 1 chiffre.

 Mais revenons à nos cantons. La progression du Front National, dans le département du Rhône, ressemble à une formidable imposture. Jean-Baptiste Labeur, journaliste à Métro, a montré ce matin qu’en nombre de voix, le Front National a seulement progressé dans 3 cantons alors qu’il stagne ou baisse dans les 24 autres cantons. A Meyzieu, où le second tour oppose FN et UMP, le parti des Le Pen a même régressé de 498 voix par rapport à 2004.

La présence du Front National au second tour des élections cantonales dans 11 cantons du département du Rhône est liée à deux phénomènes, principalement. Certains électeurs de l’UMP ont devancé dès le premier tour les appels à aller à la pêche pour le second tour lancés par l’inénarrable Lionel Luca, député des Alpes très Maritimes, qui s’époumone depuis dimanche pour expliquer tout le mal qu’il pense du Front Républicain, sans doute gêné à l’idée que l’on puisse adosser à « Front » autre chose que « National ».

 Et puis, il y a le tripatouillage assez peu glorieux dont fut victime la loi électorale un soir de décembre 2010 et à la faveur duquel le seuil pour passer au second tour est passé de 10% à 12,5% des inscrits. Chacun aura compris qu’il s’agissait d’éviter des triangulaires avec le FN qui déciment bien souvent les candidats UMP. Comme dirait DSK, « ça truande un maximum … »

 Toutefois, la combine ne fonctionne que si l’on arrive à réunir 12,5% des inscrits. Bien mal acquis ne profite jamais. Les électeurs UMP sont restés devant Michel Drucker et ont voté avec leurs pieds. Et une petite partie de ceux qui se sont déplacés ont voté, eux, avec leur bras …

Stéphane Nivet

mars 2011 | Page 2

-Une droite à 28 siéges, une gauche à 26. Comme avant. Avec plus de lyonnais, plus de verts côté babord, un peu moins d’estampillés UMP côté tribord.

-Les amis politiques sont parfois les plus cruels. Si en général la défaite d’un membre de son parti chagrine, certains n’ont pas forcément droit à l’indulgence des autres. Sans faire référence à un conseiller municipal de gauche qui sortait une horreur sur ses camarades à la seconde hier soir, la défaite de Richard Llung n’a visiblement pas fait que des malheureux à Villeurbanne. Un certain nombre de socialistes villeurbannais, si ils regrettaient la victoire de Vessilier, ne pleuraient pas la défaite du conseiller général sortant, l’attribuant à un probléme de comportement. Ambiance… Autre défaite qui ne faisait pas que des malheureux, celle de Dominique Perben. Nora Berra, ministre UMP et élue de Lyon, derrière les déclarations officielles de circonstances, était loin de faire la tête. Ce nouvel échec de l’ancien ministre, combiné à celui de Lionel Lassagne, autre vice-président UMP du conseil général (et dont le défaite n’a pas non plus chagriné une certaine conseillère d’arrondissement ump du 7e), battu par le socialiste Thierry Philip, laisse en effet l’UMP de Lyon dans un état encore plus déplorable qu’avant (eh oui c’était possible !!) et favorise bien évidemment les ambitions de la dame.Ambiance.

-Un long chemin à son apogée dans la 3e circonscription du Rhône, celle où je vis. Lorsque j’ai adhéré au PS, tout y était à droite: Mairies d’Arrondissement, député, conseillers généraux, Mairie Centrale, Grand Lyon…Depuis hier le dernier bout de droite est tombé avec la chute de Lassagne, qui était également le dernier conseiller général de droite de Lyon élu en dehors du 6e et du 2e, ghettos des conservateurs lyonnais.

– Gérard Collomb à la barre sur le 3e tour. Il a surpris certains de ses conseillers hier en annoncant qu’il allait chercher à contribuer à faire une majorité large basée sur un autre projet pour le département face à Michel Mercier. Le challenge est difficile, le Maire des lyonnais n’a pas dit qu’il allait y parvenir mais on sentait chez lui une forte energie de tenter, une envie de politique. Piliers de cette discussion: des centristes comme Da Passano, des radicaux, des divers.

Une majorité municipale qui progresse à Lyon avec la prise du siége de Lionel Lassagne (UMP) par Thierry Philip (ps)et qui se diversifie avec la victoire de l’écologiste Raymonde Poncet à la Croix-Rousse.

-Un FN qui n’a aucun conseiller mais s’implante en lieu et place de la droite dans l’est lyonnais.

-Une UMP qui sort affaiblie des cantonales. Philippe Cochet, son président départemental, a poussé une gueulante hier.

-Un PS qui aurait sans doute gagné à se trouver une tête de liste. A ne pas vouloir trancher, on a sans doute perdu en clarté. Nous étions plusieurs responsables de la fédération du Rhône à plaider pour un chef de campagne, sachant que, pour ne pas avoir à se prononcer, nombreux sont les notables à ne pas vouloir trancher. Sans compter que les conseillers généraux sortants, espérant pour un grand nombre d’entre eux tirer leur épingle du jeu en cas de victoire, se sont également empressés de ne pas contribuer au choix. Hasard ? Là où, comme à Lyon avec Collomb, les candidats étaient portés par une personnalité forte, les résultats ont été bons.

-Une opposition municipale lyonnaise divisée avec la victoire du Lyon Divers-droite Jean-Jacques David face à l’UMP. Il faudra compter avec cette composante de l’opposition. Mauvaise nouvelle pour le parti de Sarkozy et ses représentants locaux.

Une majorité départementale actuelle de droite représentant bien moins de population que la minorité, élue sur des cantons bien plus peuplée. La fracture ruralité/urbanisme s’implante, même si la victoire du socialiste Chaverot hier à Saint-Laurent de Chamousset ou le score de l’Europe Ecologie Kohlhaas a Vaugneray montre que la diversité d’opinion peut aussi exister partout. De même la gauche a eu plus de voix au total dans le département que la droite.

Bonjour, Retrouvez-ci-dessous les scores, les pourcentages et les résultats des différents cantons de Lyon et du Rhône pour ce second tour, les gagnants et les perdants. Il y a au total 28 conseillers généraux de droite et 26 de gauche dans le 69.

Lire la Suite

J’ai téléchargé récemment quelques logiciels de mixage et de création de musique électronique sur mon Ipad. Je m’en sort approximativement, j’avance doucement, je cherche, je me perd, je trouve, je reperd. Voici le premier résultat fort modeste de mes tâtonnements.

Vous trouverez ici la carte (source du fond ici) des cantons où l’on vote demain le 27 mars 2011 pour le second tour des cantonales de Lyon et du Rhône. Vous pouvez également consulter la liste des candidats au poste de conseillers généraux encore en lice dans le département.

 N’oubliez pas que je donnerais des résultats lyonnais et du 69 demain dimanche à partir de 20h en faisant du live-bloguing sur le présent site. Les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 20h à Lyon et Villeurbanne, de 8h à 19h à  Oullins, Meyzieu, Rillieux-la-Pape, Saint-Fons, Saint-Priest et Vaulx-en-Velin et de 8h à 18h dans les autres communes du département. Pour voter une piéce d’identité suffit, la carte d’électeur est optionnelle. Plus d’infos pratiques dans cet article.

La liste des candidats compléte est disponible dans la suite de ce billet, avec le score obtenu par chacun au premier tour.

Lire la Suite

Intéressant de lire les centres d’intérèt du candidat Edouard de Brisoult, membre du FN et présent au second tour des cantonales face au socialiste Renaud Gauquelin.

Lorsque l’on regarde le profil Facebook du monsieur, on voit qu’il a des goûts politiques pour le moins particuliers.

Ainsi le monsieur est un fan de Léon Degrelle, chef du parti rexiste et personnalité SS francophone. Pas étonnant lorsque l’on voit qu’à la rubrique « opinions politiques », Edouard de Brisoult a inscrit « national socialiste ». Il est également un amateur de Brasillach, collabo notoire, écrivain fusillé à la libération. Maurice Bardéche, inventeur de la négation des chambres à gaz, antisémite notoire, pro-nazi, proche également du fascisme espagnol de Franco, fait aussi partie des références de monsieur Edouard de Brisoult, qui a recueilli dimanche dernier plus de 21% des voix des électeurs de Rillieux-la-Pape…On trouve aussi Benito Mussolini ou le Maréchal Pétain parmis les idoles du monsieur.

Des groupes joyeux se rajoutent à ce petit panthéon. Comme celui intitulé le lancer de gauchos et d’immigrés dans le Rhône

Et il y en a pour dire que qualifier le FN de fasciste, c’est caricatural. Ah et il y a aussi des gens comme l’élu UMP Lionel Lassagne pour dire que des gens comme de Brisoult, sont à mettre sur le même plan que le centre gauche, qu’un ami de Gérard Collomb ou de Dominique Strauss-Kahn est à mettre sur le même plan qu’un supporter de Pétain…

Actualisation du billet: le candidat FN parle désormais d’un faux profil facebook qui aurait été créé pour lui nuire. Vrai ou rétractation ? La chose est étrange et douteuse quand on sait que le profil en question existait depuis plus de 6 mois (ajout ultérieux: et même de fin 2008)  et que sur le blog officiel de Monsieur de Brisoult on trouve des liens vers des organisations réputées pour leur antisémitisme et leut nostalgie du pétainisme comme Jeune Nation… Monsieur de Brisoult fait seulement machine arrière, il n’en conserve pas moins ses convictions.

Historiens, étrangers venus des contrées lointaines de l’Ain et de la Loire, politiques, tout le monde est d’accord sur un point: Lyon est une ville mo-dé-rée. Peu importe que la ville soit sous les canuts ou les émeutes urbaines capables de grands excés. Peu importe aussi qu’il puisse y avoir de forts contrastes entre les quartiers. La ville est modérée on vous dit !

Certes la chose ne manque pas de fondements. Les leaders de la cité, d’Edouard Herriot à Gérard Collomb sont tous des pragmatiques peu portés sur le sectarisme, la bizarrerie et l’extrêmisme. Tout juste a-t-on eu un Pradel, maire « apolitique » de droite qui avait des lubies de rasage du vieux Lyon pour les remplacer par des autoroutes et une surprenante haine peut-être teinté d’aspects freudiens pour le rock toute manifestation de pornocratie (notion à laquelle il donnait un sens large et surprenant). Le dernier point est d’autant plus piquant quand on sait que son petit surnom était zizi…

Pour le lyonnais, l’excés est vulgaire et suspect. L’inconnu est un territoire incertain. Seule concession au trop dans l’existence, les plaisirs de la table, par imagerie populaire. Suivant un célébre proverbe local « Au travail on fait c’quon peut, à table on se force » le lyonnais se lachera dans les mets et les liquides…à condition qu’il soit le soir. Prendre plus d’un verre de vin à la pause de midi vous classe dans la catégories des exagérés peu crédibles.

Si l’évitement de l’excés de table lors des pauses déjeuners est louable et saine, que la modération politique soit souvent source de sagesse si elle n’empêche pas la réforme, tel n’en est-il pas toujours de tout.

Même si le phénoméne tend heureusement à reculer, la tiédeur semble parfois s’être en effet emparée de tout. Chaque décision de la vie, traivail, loisir, amours, aventures, amitiés,est aujourd’hui pesée, au risque de l’ennui. L’amusement, la joie, la vie est autorisée, à condition de rester très raisonnable Rencontrer l’autre pourquoi pas, à condition d’éviter d’avoir trop d’amis, ce qui serait vu comme une perte immodérée de temps.Toute une existence en balance des équilibres c’est pour le moins ennuyeux.

Trop souvent le lyonnais pourrait viser plus haut. Il est souvent trop prudent. Il existe pourtant un monde entre excès de peur, dissimulation sous les rochers et intrépidité irréfléchie. Un monde où il y a de la rencontre, de la vie et de la nouveauté. Cela fait peur ! 

Trop souvent le lyonnais ne veut pas avoir à s’encombrer de cela. En dehors de la modération tout est vacuité.

Cette approche, qui a contaminé depuis toujours la vie lyonnaise dans tous ses aspects, est heureusement aujourd’hui en recul. Le grain de follie, l’originalité ne sont plus bannis de nos contrées. Que cela continue, la vie est trop courte pour la gâcher dans les excés, trop longue pour l’ennuyer dans les petits calculs.

Stéphane Nivet, mon invité du vendredi, a parfois un poil dans la main. Il a raté ses deux derniers rendez-vous avec nous. Mais il se rattrape cette semaine avec un billet spécial cantonales.

Dimanche soir, tous les plateaux reluisaient de nos meilleurs sondagiers, politologues et autres bienfaiteurs de l’humanité pour indiquer qu’il y avait une poussée impressionnante du Front National, une fièvre sous Marine dont le tsunami allait submerger 2012 et justifier les pires scénarios de nos plus réjouissantes prophéties mayas.

 Et Marine, les incisives fraîchement limées par son visagiste, de se réjouir d’un score historique pour le Front National. On imagine déjà Jean-Marie Le Pen essayer d’enfiler l’uniforme avec lequel il sauta sur Port Saïd en 1956 pour fêter ça dignement, le tout arrosé d’un champagne d’origine incertaine, avec l’idée roborative d’organiser une nuit des longs cantons et de détourner de leur usage principal les ponts de la capitale, un peu comme au temps où certains îlotiers s’étaient nuitamment déshonorés à vérifier Archimède.

On a même vu en boucle défiler une annonce précoce de papa Jean-Marie faisant état en début de soirée d’un score de 65% pour le FN à Hénin-Beaumont, alors que le score final était de 35%. On mettra ça sur le compte de l’âge et d’une inévitable surdité liée à l’écoute abusive de certaines musiques dont il fit commerce du temps où il faisait des scores à 1 chiffre.

 Mais revenons à nos cantons. La progression du Front National, dans le département du Rhône, ressemble à une formidable imposture. Jean-Baptiste Labeur, journaliste à Métro, a montré ce matin qu’en nombre de voix, le Front National a seulement progressé dans 3 cantons alors qu’il stagne ou baisse dans les 24 autres cantons. A Meyzieu, où le second tour oppose FN et UMP, le parti des Le Pen a même régressé de 498 voix par rapport à 2004.

La présence du Front National au second tour des élections cantonales dans 11 cantons du département du Rhône est liée à deux phénomènes, principalement. Certains électeurs de l’UMP ont devancé dès le premier tour les appels à aller à la pêche pour le second tour lancés par l’inénarrable Lionel Luca, député des Alpes très Maritimes, qui s’époumone depuis dimanche pour expliquer tout le mal qu’il pense du Front Républicain, sans doute gêné à l’idée que l’on puisse adosser à « Front » autre chose que « National ».

 Et puis, il y a le tripatouillage assez peu glorieux dont fut victime la loi électorale un soir de décembre 2010 et à la faveur duquel le seuil pour passer au second tour est passé de 10% à 12,5% des inscrits. Chacun aura compris qu’il s’agissait d’éviter des triangulaires avec le FN qui déciment bien souvent les candidats UMP. Comme dirait DSK, « ça truande un maximum … »

 Toutefois, la combine ne fonctionne que si l’on arrive à réunir 12,5% des inscrits. Bien mal acquis ne profite jamais. Les électeurs UMP sont restés devant Michel Drucker et ont voté avec leurs pieds. Et une petite partie de ceux qui se sont déplacés ont voté, eux, avec leur bras …

Stéphane Nivet