Le magazine US Forbes publie chaque année le classement des plus grandes fortunes mondiale de l’année précédente.
L’année précédente, tiens parlons en : elle fut rude cette 2012, avec un chômage en forte expansion, des préconisation de réductions d’effectifs dans les entreprises ou le public. Toute prestation sociale augmentant était vue comme un horrible gaspillage en ces temps de disette. Ainsi le gouvernement français, en revalorisant de 25% l’allocation de rentrée scolaire, fondamentale pour les familles modestes, se voyait accuser par la droite et ses organes médiatiques, de faire une dépense inutile. Il n’est pas jusqu’aux fournitures de bureau qu’on demandait d’user avec parcimonie, de la petite administration à la grosse entreprise privée.
Eh ben figurez-vous que ce n’est pas la crise pour tout le monde puisque le classement de Forbes dont je parlais en début nous le dit: Les milliardaires n’ont jamais été si riches et si nombreux ! Diantre on nous aurait menti?
Ou y’aurait-il un rapport avec les explosions des inégalités ces dernières années? La crise a d’ailleurs été un accélérateur de cette fracture, y compris en France, où les plus hauts revenus progressent pendant que les plus modestes reculent.
Certes, entre pays riches et pauvres les inégalités reculent et c’est un bon signe que nous n’avons pas toujours coutume de regarder, surtout que cette réduction relative de disparité se fait davantage dans l’enrichissement (lui aussi relatif) des pauvres que dans la paupérisation des riches.
Mais reste une réalité: la richesse au sein des pays du globe est de moins répartie de façon égale. Certains pourraient arguer, concernant les super riches, qu’il s’agit de travail,de chance, d’opportunités prises. Et de pointer d’appétissants milliardaires, hissés à la force de la création de leur société, aux produits glamour pour le grand public: le défunt Steve Jobs, Mark Zuckerberg, Charles Branson…
Sauf que ces derniers sont loin d’être une généralité. Et ne sont pas les mieux récompensés financièrement d’ailleurs: le fonctionnement dynastique du capitalisme, en nouvelles noblesses est une réalité.
Pour prendre des exemples français, lorsqu’un entrepreneur, pénible mais novateur et audacieux, comme Xavier Niel voit sa fortune grimper pour avoir notamment révolutionné le marché du mobile en France, il se retrouve très loin de Liliane Bettencourt, qui est 6 fois plus riche qu’elle. En s’étant contentée d’hériter. Elle possède aujourd’hui une fortune de 30 milliards de dollars…
La femme la plus fortunée du monde est issue d’un pays, où, si l’on écoute la droite, il n’y aurait plus aucun riche en France. Ah et sinon 30 milliards c’est 6 de plus que lors du classement précédent. De quoi sauver de la faim prés de 17 millions de mères célibataires isolées en France avec leur enfant, soit plus qu’il n’y en a heureusement! Ou financer quelques policiers, inspecteurs du travail ou assistants sociaux, foyers d’hébergement en plus. certes madame Bettencourt paye des impôts mais en proportion bien moins que vous et moi.
C’est d’ailleurs contre cette logique là, d’une richesse conservée pour soi et rien que pour soi, d’un trop pour se propres besoins et celui de ses héritiers, contre le caractère dynastique de l’économie que s’est élevé il y a déjà bien longtemps un homme. Karl Marx? Certes mais je parlais ici de Bill Gates…