La nomination de Michel Rocard dans une commission chargée de revaloriser le métier d’enseignant fait beaucoup de bruit.
La presse de droite notamment essaie de mélanger la chose avec les nominations de ministres de gauche au gouvernement, parallèle qui tient de l’amalgame politicien et Darcos essaie de vendre la chose comme une nouvelle phase d’ouverture, jouant de la confusion.
Surprenant car si l’on peut regretter qu’au lieu de laisser une voix à l’opposition comme cela existe ailleurs, Sarkozy picore dedans au gré de ses envies, la chose n’a rien à voir avec un Besson qui a changé de candidat en cours de présidentielle ni n’est trés originale rapportée à ce qui se fait ailleurs dans l’Union Européenne.
Rocard,dont j’ai exprimé déjà sur ce blog la sympathie qu’il m’inspire même si je trouve qu’il a parfois plus que des exagérations comme la tribune qu’il a publié il y a peu dans la presse écossaise, pratique ce qui se fait déjà dans les commissions parlementaires où l’opposition est représentée.
Bien plus, nombre voix à gauche parmi celles qui demandent une démocratie plus équilibrée et/ou une sixième république proposent avec raison que ce type de groupe de travail soit ouvert à l’opposition, tout comme cela se fait dans la plupart des démocraties.
La tentative d’amalgame de la droite est donc purement politicienne.C’est d’ailleurs ce que souligne Rocard, qui a refusé de présider la commission pour ne pas cautionner d’avance les conclusions qui seront tirées des travaux, qui seront dirigés par Marcel Pochard.
Reste le risque de cautionner des réformes trés orientées à droite On peut penser qu’en tel cas Michel Rocard saura conserver son légendaire franc-parler.Darcos a tenté de rajouter de l’huile sur le feu en parlant d’emblée, avant le début des travaux réduire le nombre d’enseignants, à mon sens pour créer la confusion et monter une fracture entre cette commission et la gauche.Voyons ce qui va en sortir et demandons à Darcos de rester à sa place.Si le travail ministériel avait été suffisamment attentif aux enseignants ces derniers temps, y compris dans les domaines qu’il avait sous sa charge sous le ministère De Villepin, nous n’en serions pas là.
Reste aussi qu’il appartiendrait normalement à l’opposition de choisir ses représentants dans cette commission (J’espère d’ailleurs que Rocard a été un peu collectif et a prévenu préalablement le PS de son choix !) et qu’au lieu de piocher au PS au gré d’envies tactiques, il conviendrait de faire une réforme du statut de la minorité.Mais ce serait sans doute pour Sarkozy renoncer au jeu politicien ce que nous se sommes pas prêts de voir.
Pendant que nous nous fixons sur ce genre de choses,Mme Parisot vient de proposer de rehausser l’âge de la retraite pour tous à 62 ans, quel que soit la pénibilité physique de son travail ..Ce n’est pas elle qui reprochait des 35 heures uniformes et dogmatiques?