Droite | romainblachier.fr

Les lecteurs les plus anciens de ce blog le savent: j’ai de fortes réserves sur la nécessité de célébrer les cérémonies de victoires de la 1ere guerre mondiale, même si le sens de ce temps de mémoire a évolué dans un sens heureux depuis quelques années, revenant à son intention de départ: le souvenir des destins brisés, souvenir légitime, et moins la fête d’une victoire de guerre civile européenne.

Toujours est-il que la cérémonie du 11 novembre est au niveau des institutions républicaines un moment d’unité. Ce ne fut pas le cas cette année.

D’abord le député UMP Reynès s’est fait poignarder avec deux autres élus des Bouches du Rhône, Louis Bouchet et Françoise Cestier en pleines cérémonies à Châteaurenard. Mes pensées à ces trois victimes, en attendant que leur agresseur, interpellé, explique son geste immonde.

Et puis il y a les sifflets contre le Président, organisés par les différents mouvements réacs, de la manif pour tous, du printemps français, d’autres mouvances issues de la droite et de l’extrême-droite militante.

Certains avaient revêtu le bonnet rouge des casseurs bretons, tout en étant probablement aussi étrangers à la région de Dan Ar Braz que Nadine Morano au bon goût.Je me suis opposé à la politique d’endettement que nous payons aujourd’hui, d’injustices, de jacobinisme et de division du pays par Sarkozy. Pourtant j’ai approuvé certains de ses discours du 11 novembre, qui allaient dans le sens d’une mémoire d’Europe, comme le fait aujourd’hui également François Hollande. Jamais il ne me serait venu à l’idée de le siffler pendant qu’il représentait un bout d’histoire nationale.

Des sifflets organisés pendant les cérémonies du souvenir des morts de la première guerre mondiale. Des sifflets pendant la minute de silence aux morts. Des sifflets pendant la Marseillaise, là où les mêmes s’indignent et se révoltent sans doute quand des petits cons sifflent la marseillaise au football. Tiens serait-il possible de voir Finkielkrault ou Zemmour parler de menaces sur la République par ces sifflets du onze novembre là? Tiens Elisabeth Lévy va-t-elle lancer quelque pétition au sujet de cette mémoire bafouée?

On n’avait pas entendu ces gens là lorsque des militants de la droite lyonnaise avaient sifflé la mémoire du résistant Jean Moulin il y a quelques mois… On a le droit de les traiter de racailles ou pas ceux-là?

Ou alors la patrie pour certains ne serait-elle qu’un moyen de stigmatisation et d’instrumentalisation quelconque plutôt qu’une appartenance ? Tout comme nombre de ceux qui avaient  le drapeau français en main pendant les meetings de Sarkozy passent leur temps ces jours à stigmatiser les entreprises et les travailleurs de notre pays et vont, pour certains d’entre eux, se solidariser avec les manifestants ? Rien ne la convaincra cette France, aucun recul, aucune concession.

La République est solidement défendue par nos compatriotes. Mais sa mémoire a été souillée ce jour comme elle l’a été il y a quelques mois à Lyon. A Châteaurenard. A Paris.

En buvant un verre au Live Station avec une amie chercheuse en sociologie politique qui travaille sur le langage des mouvements politiques conservateurs, m’est revenu un problèmatique: la question du paradoxe de la famille et de la droite.

La famille, un thème largement agité par les mouvements et partis du spectre conservateur lors des débats au sujet du mariage pour tous.Un sujet  dont la droite traditionnelle aime assez à se réclamer, comme si ils en étaient les seuls vrais propriétaires.

Je trouve qu’il y a pourtant un vrai paradoxe dans cette histoire. Non pas que les politiques de droite n’aient pas le droit ou la légitimité de vouloir s’emparer de cette thématique. Ni, encore moins, que leurs électeurs et eux-même soient moins attachés à la famille que d’autres.

Mais je vois un paradoxe dans cette volonté d’incarner des valeurs familiales traditionnelles.

D’abord sur l’aide aux familles: la droite a souvent réduit les prestations familiales. Elle ne l’a pas toujours fait, elle a parfois réellement réfléchi et agi sur ces questions.Mais globalement tous ceux qui vont percevoir l’allocation rentrée scolaire, qui permet aux ménages les plus modestes de scolariser leurs enfants dans de meilleures conditions se rappellent qu’ils étaient à la portion congrue lorsque les conservateurs de Nicolas Sarkozy étaient aux manettes.

De même sur l’accueil jeunes enfants: localement par exemple la droite lyonnaise défend depuis son programme de 2008 (il n’y en a pas eu d’autre depuis, espérons qu’il sera réactualisé) l’arrêt de la construction de crèches à Lyon…Dur pour les familles qui travaillent.

Quand on rajoute à cela les intentions affichées par Fillon comme par Copé d’augmenter fortement le temps de travail de ceux des français qui ont un emploi et de casser le caractère ferié du dimanche, on se demande quand ces braves familles à pull noué autour du cou que l’on aperçoit à longueur de couvertures du Figaro Magazine et de Valeurs Actuelles pourront trouver le temps de se réunir.

Ni comment ces courageuses mères célibataires, trop souvent stigmatisées par les droites occidentales,(je dis méres parce qu’elles sont infiniment plus nombreuses que les pères et souvent en moins bonne situation professionnelle) pourraient trouver un moyen d’élever leurs enfants.

Dernier point du paradoxe de la droite: la question du mariage pour tous. Je l’ai déjà dit sur ce blog, il est tout de même assez paradoxal de voir les conservateurs refuser une réforme qui permet d’amener plus de monde vers le mariage, qui est l’une des voies, pas la seule bien sûr, pour concrétiser l’envie de famille et d’enfant…

Bref je pense que la droite a un souci avec la famille: nul doute qu’elle y est attachée. Mais elle ne lui facilite pas la tâche.

Je ne souscris pas du tout au billet paru sur le lab d’Europe 1 du par ailleurs très estimable Guy Birenbaum. Guy pense que les comédiens, artistes, gens de télé, de théàtre, musiciens, écrivains etc…devraient se taire quand à leurs préférences politiques.

Je trouve cela absurde pour pas mal de raisons. Certes, de droite ou de gauche, les people disent parfois des bêtises , comme nous tous, lorsqu’ils parlent de politique. Voire souvent, à l’image de François Hardy, particulièrement gratinée en la matière.

Mais pas plus que votre voisin de bureau ou de bistrot ou que de nombreux élus, grands ou petits.

Outre le fait que j’ai une inclinaison naturelle à aimer qu’un être ne se contente pas d’être un produit de consommation, vois au moins cinq raisons pour les people de parler de politique:

1-Ces gens sont des citoyens comme les autres, ils n’ont pas moins le droit à l’expression politique parce qu’ils passent à la télévision.

2-L’engagement peut être une partie de l’art. Que serait Picasso sans Guernica ?  Renaud, Ferré, Ferrat sans  chansons engagées ? Jamel ou Coluche si ils n’abordaient pas aussi les travers sociaux ? Sardou sans les ricains ? Neruda ou Aragon sans le communisme ?  Mauriac sans la droite ?

3-Que dans une période où l’on réduit de plus en plus dans les médias le débat politique aux conflits de personnes et aux affaires, montrer à un public pas forcément réceptif au débat sur l’avenir de notre société que cela est important par ce canal, si cela rend la politique plus glamour, c’est toujours cela de gagné. Comm le disait, Chomsky, le jour où nous rendrons la politique pour chacun aussi intéressante que le baseball, nos contemporains  auront davantage de conscience.

4-Que cela démontre que la politique est l’affaire de tous, pas seulement de ceux pour qui cela constitue une activité en tant qu’élu ou militant.

5-Que quitte à entendre des people parler, autant, même si cela est parfois maladroit, que ce soit parfois sur des sujets qui concernent notre présent et notre avenir à tous et pas seulement de l’autopromo ou du nombrilisme.

Juan nous m’a posé une question ainsi qu’à  MrsClooney, Gabale, Nicolas, Juju, Disparitus, Ruminances, Dagrouik, Yann, Dadavidov, Falconhill, Des pas perdus, Jean, El Camino, Jacques, Le Grumeau, Bembelly, Le Griffon, Guy Birenbaum, Ménilmuche, Slovar, Seb, Trublyonne, Lolobobo, Stef, Homer, Des fraises, Minijupe, Marc, un autre Romain, Vallenain, Melclalex, Cui cui, David, Vogelsong, CyCee, Eric, Olympe, Rimbus, GdC, Polluxe.

Il s’agit de mentionner des chansons qu’on aime mais dont l’auteur ou les choses exprimées sont à contre-courant de ses valeurs politiques. Curieusement chez Juan les chansons en questions sont celles de Prodigy (heu ???) et de Keny Arkana (encore plus surprenant, à moins que Vlad ou Authueil aient piraté le blog de Juan ?). Pas sûr que notre ami aie répondu à sa propre question, un comble !

Bon ben moi je vais respecter quand même sa chaine. Voici trois chansons que j’apprécie, au second ou au premier degré, à contre-sens de moi-même.

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Il y aura sur Lyon 2 duels gauche FN, 2 affrontements gauche/droite, 2 face à face à l’intérieur de la gauche (PS contre Europe Ecologie) et un seul affrontement droite/droite (dans le nord du 6e arrondissement).

Celui-ci opposera le divers-droite et Maire de l’arrondissement Jean-Jacques David au député UMP et ancien ministre Dominique Perben. Les mots entre eux deux n’ont pas été tendres au premier tour, le second accusant l’autre d’être un traitre.

L’une des clés du scrutin sera le vote de gauche. La candidate socialiste, Cécile Michaux l’a dit clairement, elle votera blanc. D’autres électeurs pourraient être tentés de faire un choix. J’ai donc posé la même question aux deux candidats encore en lice, tous deux de droite donc:

Que pourriez vous dire à un électeur de gauche pour le convaincre de voter pour vous ?

La réponse de Jean-Jacques David (divers-droite)

Pour désigner leur Conseiller Général, les électeurs du 6e canton de Lyon, auront le choix dimanche prochain entre un candidat de l’UMP et leur Maire d’arrondissement.

Moi, je suis un homme de terrain, pas un homme de parti. Je vis comme les habitants du 6e dans cet arrondissement. Je m’investis depuis des années à leur service ainsi qu’à celui des associations. Je travaille pour tout le monde et avec tout le monde, sans a priori. Moi, mon parti, c’est Lyon !

C’est pourquoi, dimanche prochain, j’appelle l’ensemble des électeurs faire le choix de l’indépendance, de l’action et de la proximité en votant pour moi.

La réponse de Dominique Perben (UMP)

Je suis très attaché aux principes fondamentaux de la République. Ce sont des valeurs essentielles qui fondent mon engagement politique et dont j’ai toujours fait le moteur de mon action. Je ne m’en suis jamais écarté, au cours de ses différents mandats locaux ou nationaux, ou lorsque j’occupais des fonctions ministérielles au sein des différents gouvernements auxquels j’ai participé.

Je n’ai ainsi jamais transigé, vis-à-vis des groupes politiques, des hommes ou des idées qui remettaient en cause ces principes et ces valeurs. Si le débat d’idées est le lieu de la contradiction et l’élection le temps de leur sanction par les électeurs, ils ne doivent pas être l’occasion de remettre en cause ce qui fondent notre système politique, profondément républicain.
J’ai donc toujours prôné l’ouverture, parfois même au-delà de ma famille politique, notamment auprès de toutes celles et ceux qui partagent ces valeurs essentielles qui fondent notre pacte républicain.

Sur le site de Lyon Mag, on peut voter sur différents sujets. Ainsi ces dernières semaines, il était possible de choisir un nouvel entraineur pour l’OL, de sélectionner l’actualité la plus marquante des vacances, de se prononcer sur les apéros Facebook ou de parler Nuits Sonores...et puis aussi donner le meilleur candidat de droite à Lyon face à Collomb.

Ces dernières semaines, les lecteurs étaient en effet invités à se prononcer sur l’épineux problème de celui ou celle qui pourrait porter les couleurs de  l’opposition municipale parmi les nombreux candidats à la candidature présents et dans un contexte de forte division. Aussitôt les réseaux de Denis Broliquier, Maire du second arrondissement, responsable du groupe Lyon Divers Droite et l’un des partants sur la ligne de départ a envoyé des messages à plusieurs reprises à son réseau, encourageant ses amis facebook a voter. Il n’est pas le seul. Ca a donc cliqué dur pour faire monter le score.

A noter d’ailleurs qu’il était possible de voter plusieurs fois, ce que ne sont certainement empêchés de faire ni les amis de Broliquier, ni ceux de Michel Havard, ni d’Emmanuel Hamelin, ni de Nora Berra ni de ceux à droite qui n’ont pas été cités et en ressentent de la rancune .

Les amis motivés de Broliquier et ceux des autres ont donc voté et poum c’est leur champion qui est arrivé en tête des prétendants de la droite pour les municipales. Aussitôt le Maire du second a solennelement remercié les lyonnais pour leur confiance très spontanée sur son compte Facebook et ses amis se sont bruyamment réjouis sur les réseaux sociaux ou sur les blogs . Du coup les supporters des autres candidats lyonnais de droite se sont énervés, les mots bas ont volé de part et d’autres entre les différents fans des candidats à la candidature:On s’est traité de tricheurs, menteurs, frustrés etc….Un grand moment d’unité de l’opposition municipale autour d’une simple question en ligne sur un site. Du calme les enfants !

Il y a un délice un peu bigarré, un peu tordu à avoir, c’est celui de regarder les réactions à droite après un discours de Martine Aubry, en l’occurrence celui qu’elle a prononcé hier en clôture de l’université d’été du Parti Socialiste.

Il y a certes ceux des officiels de l’UMP façon Nadine Morano ou Xavier Bertrand, dont Nicolas parle un peu ce matin et puis il y a les commentaires des lecteurs du principal quotidien de droite, Le Figaro toujours impressionnants.

Ceux-ci ont pris en quelque sorte le relai de la célèbre et haineuse rubrique courrier du journal, dont on murmurait qu’un grand nombre étaient en fait l’œuvre de Max Clos, responsable de ladite rubrique et surnommé du doux pseudonyme du « facho » par ses confrères.

Mais, ici, point besoin de Max Clos pour que les sympathisants de l’UMP se lâchent. Sélection de quelques réactions sous un article, navrantes et, comme le souligne parfois CSP, en même temps presque drôles par leur outrance. Toutes sont d’origine et en version intégrale.

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Compliqué bestiaire que celui de la droite lyonnaise. On est à peine en train de se dire qu’il faudrait écrire un billet sur une énième candidature aux municipales de dans 4 ans exprimée par un énième candidat de droite qu’on nous signale la scission en deux du principal groupe d’opposition. Et puis des candidatures séparées dans des cantonales. Puis on enchaine avec encore une nouvelle déclaration d’intention à l’investiture de nouveau !Dur les candidatures à droite!

Bref ça va pas être facile de résumer tout ça mais mettons-nous y !

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