Mandela | romainblachier.fr

Nelson Mandela est mort. Nelson Mandela est décédé. Nelson Mandela n’est plus et moi je pleure une vieille connaissance qui ne m’a pas connu.

Je crois que c’était l’un de mes premiers émois politiques. Ou les il y en avait deux et j’étais dans les débuts du collège. Il y avait le vinyle, les 45 tours, le bus, et puis parfois les walkmans avec les cassettes chromes qui étaient mieux que les ordinaires mais bien moins bien que les golds.Enfin je crois. Pas encore Deezer, Qobuz, pas encore la musique en cloud quoi. A peine le CD qui se démocratisait un peu.

Il y avait, souvent ces deux morceaux,  qui passaient sur le top 50 de la télé ou la radio, sur les radios à cassettes ou les tournes-disques.Il me parait pas qu’ils étaient de  la même année, j’en suis même sûr même pour le coup: c’était Eddy Grant « Gimme hope Joanna » . Et c’était, c’est encore plus connu cela Asimbonanga de Johnny Clegg. Tiens tu peux rajouter aussi Jonathan de Renaud en hommage au deuxième, ça fait trois. Des chansons. Des hymnes de combat et d’espoir d’un demain qui serait sans doute moins dur que le présent de cet époque pour beaucoup de sud-africains. Des histoires de lutte dans la poussière des ghettos.

C’était, je comprenais pas tout mais je crois que je comprenais l’essentiel, une partie d’un peuple qui était opprimé par la misère économique, par la répression policière, par un régime  justifiant l’injustice par les couleurs de peau. Une injustice chantée par le blanc Johnny Clegg. Par le black Eddy Grant dont je parcourais la couverture du disque qui figurait la carte du pays où se déroulait l’injustice. M’imaginant, je ne m’en souviens plus, contribuer à quelque révolte contre cette histoire dégueulasse avec mes 11 ou 12 ans.

L’Afrique du Sud.

On en parlait déjà quelques années avant de ma vie de ce pays dans la pointe du continent. On en parlait à Mayotte dans l’ile où je vivais enfant, moins au collège, plus à l’école primaire cette fois. Il y avait des bateaux se posaient avec leurs cargaisons de produits.Je me rappelle d’un shampoing aux mots imprononçables d’Afrikaaner et aux petits suds-africains sur l’étiquette. Tous aussi blonds que mon fils. Pas de noirs sur les shampooings de la pointe sud de l’Afrique.

Et puis on en a parlé plus tard  à nouveau de Mandela. J’étais sur le même continent que lui quand il a été libéré. Plus au nord. Plus au Cameroun.  Quand ils ont aboli l’apartheid des couleurs. Quand ils ont élu Mandela, Madiba de son nom militant. On est même allés avec mes parents du Cameroun à l’Afrique du Sud après. C’était pas militant de leur part mais le pays faisait alors des pieds et des mains pour attirer les touristes, nouvelle donnée après la fin du boycott du régime raciste.

Je me souviens des inquiétudes des uns et des autres dans les commentaires des journaux. Un peu plus nettement.Certains avaient peur d’une vengeance. Mandela sut réunir.Je devais avoir 18 ans. Je commençais à réaliser l’histoire terrible et le courage de Mandela.

J’ai, à plusieurs temps de ma vie, regardé la politique sud-africaine et ses travers.  De découvrir que dans des congrès de jeunes de droite européens on porte encore parfois des t-shirts « pendez Mandela ».

Eh oui Mandela avait le tort d’être de gauche. D’abord marxiste au tout début,  puis devenu social-démocrate et pacifiste, suivant comme le dit très justement mon ami Francis,en cela le concept d’Ubuntu, lié au proverbe bantou, umuntu ngumuntu ngabantu (je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous) ce qui a justifié chez une part des conservateurs européens un fort soutien à l’apartheid. Oh j’ai une partie, pas toute, heureusement. Mais une partie quand même significative tout de même hélas de la droite de France et d’Europe.

Pourtant ce grand leader fut plus fort que cela. En passant de la lutte armée de sa jeunesse à la réconciliation pacifique puis à la Présidence de tous les Sud-Africains, Mandela fut le grand rassembleur de son peuple. De tout son peuple. Prise de hauteur si rare dans l’homme et la chose publique.

Il fut pour moi un modèle d’émancipation, d’unité, de courage et de lutte pour la justice.

Une lumière pour le monde s’est éteinte. Bonne nuit Madiba. A demain.

Mandela | romainblachier.fr

Nelson Mandela est mort. Nelson Mandela est décédé. Nelson Mandela n’est plus et moi je pleure une vieille connaissance qui ne m’a pas connu.

Je crois que c’était l’un de mes premiers émois politiques. Ou les il y en avait deux et j’étais dans les débuts du collège. Il y avait le vinyle, les 45 tours, le bus, et puis parfois les walkmans avec les cassettes chromes qui étaient mieux que les ordinaires mais bien moins bien que les golds.Enfin je crois. Pas encore Deezer, Qobuz, pas encore la musique en cloud quoi. A peine le CD qui se démocratisait un peu.

Il y avait, souvent ces deux morceaux,  qui passaient sur le top 50 de la télé ou la radio, sur les radios à cassettes ou les tournes-disques.Il me parait pas qu’ils étaient de  la même année, j’en suis même sûr même pour le coup: c’était Eddy Grant « Gimme hope Joanna » . Et c’était, c’est encore plus connu cela Asimbonanga de Johnny Clegg. Tiens tu peux rajouter aussi Jonathan de Renaud en hommage au deuxième, ça fait trois. Des chansons. Des hymnes de combat et d’espoir d’un demain qui serait sans doute moins dur que le présent de cet époque pour beaucoup de sud-africains. Des histoires de lutte dans la poussière des ghettos.

C’était, je comprenais pas tout mais je crois que je comprenais l’essentiel, une partie d’un peuple qui était opprimé par la misère économique, par la répression policière, par un régime  justifiant l’injustice par les couleurs de peau. Une injustice chantée par le blanc Johnny Clegg. Par le black Eddy Grant dont je parcourais la couverture du disque qui figurait la carte du pays où se déroulait l’injustice. M’imaginant, je ne m’en souviens plus, contribuer à quelque révolte contre cette histoire dégueulasse avec mes 11 ou 12 ans.

L’Afrique du Sud.

On en parlait déjà quelques années avant de ma vie de ce pays dans la pointe du continent. On en parlait à Mayotte dans l’ile où je vivais enfant, moins au collège, plus à l’école primaire cette fois. Il y avait des bateaux se posaient avec leurs cargaisons de produits.Je me rappelle d’un shampoing aux mots imprononçables d’Afrikaaner et aux petits suds-africains sur l’étiquette. Tous aussi blonds que mon fils. Pas de noirs sur les shampooings de la pointe sud de l’Afrique.

Et puis on en a parlé plus tard  à nouveau de Mandela. J’étais sur le même continent que lui quand il a été libéré. Plus au nord. Plus au Cameroun.  Quand ils ont aboli l’apartheid des couleurs. Quand ils ont élu Mandela, Madiba de son nom militant. On est même allés avec mes parents du Cameroun à l’Afrique du Sud après. C’était pas militant de leur part mais le pays faisait alors des pieds et des mains pour attirer les touristes, nouvelle donnée après la fin du boycott du régime raciste.

Je me souviens des inquiétudes des uns et des autres dans les commentaires des journaux. Un peu plus nettement.Certains avaient peur d’une vengeance. Mandela sut réunir.Je devais avoir 18 ans. Je commençais à réaliser l’histoire terrible et le courage de Mandela.

J’ai, à plusieurs temps de ma vie, regardé la politique sud-africaine et ses travers.  De découvrir que dans des congrès de jeunes de droite européens on porte encore parfois des t-shirts « pendez Mandela ».

Eh oui Mandela avait le tort d’être de gauche. D’abord marxiste au tout début,  puis devenu social-démocrate et pacifiste, suivant comme le dit très justement mon ami Francis,en cela le concept d’Ubuntu, lié au proverbe bantou, umuntu ngumuntu ngabantu (je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous) ce qui a justifié chez une part des conservateurs européens un fort soutien à l’apartheid. Oh j’ai une partie, pas toute, heureusement. Mais une partie quand même significative tout de même hélas de la droite de France et d’Europe.

Pourtant ce grand leader fut plus fort que cela. En passant de la lutte armée de sa jeunesse à la réconciliation pacifique puis à la Présidence de tous les Sud-Africains, Mandela fut le grand rassembleur de son peuple. De tout son peuple. Prise de hauteur si rare dans l’homme et la chose publique.

Il fut pour moi un modèle d’émancipation, d’unité, de courage et de lutte pour la justice.

Une lumière pour le monde s’est éteinte. Bonne nuit Madiba. A demain.