D’habitude j’ouvre un peu ma gueule pour tout. J’exprime clairement mes choix, qu’ils soient politiques, culturels, technologiques et autres (ça va des clivages au sein de la gauche espagnole jusqu’au meilleur endroit pour boire un expresso le samedi matin à Lyon. Et je vous jure que le match est ouvert dans les deux cas). Alors que beaucoup de mes collègues sont souvent moins diserts que moi sur ce qu’ils croient. Ou qu’ils font mine de croire. J’avais par exemple fortement gueulé lorsque Fabien Verdier, de qui j’étais porte-parole national. n’avait pu se présenter à la primaire de la Belle Alliance Populaire. Alors que je voulais alors jouer le jeu de ce scrutin interne à la gauche, qui avait été obtenu notamment par le courant de La Fabrique au sein du PS. J’en ai été découragé. Et par la suite je n’ai trouvé aucun candidat interne qui me fasse envie, même si j’ai failli voter Montebourg uniquement pour faire plaisir à mon ami Yann Galut. Quand à Jean-Luc Mélenchon, nous différons trop sur la Russie ou sur un sujet qui m’est cher comme Taiwan.
Alors il est temps d’expliquer. Parce pour l’instant sur mon soutien à Emmanuel Macron, j’ai peu dit. Alors quand on a vu que je faisais partie d’un appel de soutien au candidat de 38 ans aux bras en croix en fin de meeting, on m’a un peu sauté dessus et demandé des explications. Certains m’ont félicité, d’autres ont hurlé ou m’ont insulté. Alors maintenant que la primaire de la Belle Alliance Populaire est terminée et qu’un meeting se profile ce samedi à Lyon, il est temps de dire. D’expliquer. Ce que je fais là. Ce que j’y fais, en matière de programme culturel et de numérique.
Je vous avoue qu’il est loin de m’avoir plu tout de suite le Macron quand il était Ministre. Il n’y a qu’à regarder mon blog et des propos que j’ai tenu, des réunions où je suis allé. Même si je trouvais parfois absurde sur certains points l’opposition à la fameuse loi contenant son nom : il y avait tellement de choses dedans, parfois positives comme parfois négatives à mon sens qu’il était un peu imbécile d’être pour ou contre en bloc.
Et puis des événements, certes simplement symboliques comme le costume et la chemise m’avaient gonflé contre le Ministre de l’Economie de l’époque. Et puis enfin quelle manie de s’entourer de technos ! J’étais pas convaincu. Du tout. J’ai été à des réunions, vu différentes initiatives. Parfois intéressantes. Parfois non. Souvent inabouties. Entre ça et les primaires j’étais un peu orphelin. Avec des réserves encore sur Emmanuel Macron. Qui maniait, qui manie encore parfois, un peu trop souvent le poncif.
Et puis au fur et à mesure des mois il a évolué. Mon regard aussi. Ce sera Macron pour moi. Macron pour qui je produis et je vais produire des notes en matière de culture et de stratégie numérique puisque j’ai aussi été intégré à ces problématiques au niveau de ses équipes nationales. Justement pour ne pas y avoir que des personnes issues des grandes écoles.
Alors Macron ? Pourquoi pour moi ? Il au moins 8 raisons.
8 raisons de soutenir et de voter pour Emmanuel Macron
1 Le contact humain: Emmanuel Macron est l’un des rares politiques qui va vraiment au contact des gens. Certes, tout comme les autres candidats aux présidentielles, il est entouré. Mais il y va. Ils sont deux à faire ça seulement et réellement : lui et Jean-Luc Mélenchon. Cela leur vaut parfois à l’un et à l’autre des vidéos d’altercations sur les réseaux sociaux. Mais ils y vont. Ils essaient de parler. J’avais d’ailleurs été déçu que des militants CGT, une organisation qui fait pourtant un boulot formidable pour les ouvriers de l’énergie et les travailleurs de la Culture, pour prendre deux secteurs que je connais bien, lui jettent des oeufs à l’entrée d’un bureau de poste quand il était au gouvernement.
2 Gérard Collomb : Oui on va pas se mentir : Gérard Collomb joue un rôle dans ce choix. Certes il dit depuis longtemps de Macron du bien. Alors que j’avais plus que des réserves. Et certes, avec Gérard on ne vote pas toujours de la même façon aux élections internes. Que ce soit au dernier congrès du PS où nous avons fait des choix différents. Ou dans les primaires des présidentielles où nous avons participé aux éditions précédentes et où nous avons dû voter une seule fois pour le même candidat (et encore au second tour). Mais je suis aussi, chacun le sait, un fervent collombiste. J’ai même essayé l’autre jour de convaincre un maoïste (oui il y en a encore) des vertus du Maire de Lyon. C’est vous dire si je bataille sur chaque terrain ! Sans compter Facebook où mes trollages pro-Gégé m’apportent des quantités industrielles de débats. Bref je suis content d’être aux côtés de Gérard dans une campagne où il s’agit de faire en France ce que nous faisons à Lyon et à la Métropole : rassembler des gens de tous bords pour mener une politique progressiste, écologiste dynamique économiquement et juste.
3 La Culture : je l’ai dit plus haut, j’ai intégré l’équipe Culture d’Emmanuel Macron. J’avais été sollicité aussi par ses équipes pour venir parler stratégies numériques. Je viens parler numérique à tous ceux qui me sollicitent dans le cercle de convictions pas complètement incompatibles avec les miennes, puisque je considère qu’il faut que la politique travaille mieux sur le sujet : d’autres candidats m’avaient demandé des notes. Pour Emmanuel Macron, cela va plus loin. s’agit de bâtir un projet culturel progressiste. C’est à dire défendant l’intermittence qui permet à beaucoup d’artistes d’avoir un statut pour créer. C’est à dire en pensant au travail des compagnies et cultures émergentes là où la France est un pays restant trop dans les institutions s’adressant à un public privilégié. C’est à dire en pensant à la question de l’entrepreneuriat culturel mais aussi des formes d’expression n’ayant pas vocation à la monétisation. C’est à dire en pensant aux musiques actuelles et leurs équations de fonctionnement complexes, entre les nombreux festivals qui disparaissent, les modes de consommation de musique enregistrée qui évoluent avec le stream, l’autonomisation des artistes par rapport aux maisons de disques, les modes de financements publics, privés etc…il y aura beaucoup à dire.
4 Le Numérique, forcément : pendant longtemps, contrairement à ce qui était dit dans les médias, Emmanuel Macron ne comprenait pas le web. Par exemple il utilisait une adresse mail de chez google, non sécurisée et susceptible d’être espionnée par le fournisseur et différents services US pour demander aux gens de lui envoyer des idées d’innovations. Et il ne voyait le numérique qu’en termes financiers. Mais depuis quelques temps, Emmanuel Macron s’y est sérieusement mis. Ce n’est pas un hasard si beaucoup d’acteurs du web sont intéressés par sa démarche. Aujourd’hui je croise autour de lui beaucoup de gens qui ne sombrent ni dans les béatitudes mal informées du solutionnisme technologique grâce aux GAFA ni dans une méfiance absolue face au monde. L’idée est que le numérique est un formidable levier d’opportunité qu’il faut libérer pour tous tout en corrigeant les effets pervers.
5 Le rassemblement : j’ai été bluffé par les meetings de Emmanuel Macron : y viennent des gens de tous les horizons. C’est plein. Ca déborde là où tant d’autres réunions publiques restent vides. Là où l’on nous explique que nos sociétés occidentales se Le Penisent, se Fillonisent, se Trumpisent, on voit des personnes en nombre applaudir une société plus apaisée, plus fraternelle, plus libre. Quand je discute dans la Métropole de Lyon, comme dans le reste de la France, dans mon entourage comme chez des inconnus, je vois tous des gens de tous les horizons et toutes les histoires politiques et personnelles, tous les milieux s’intéresser à l’aventure d’Emmanuel Macron, souhaiter y apporter un soutien et des suffrages. C’est touchant dans une patrie si divisée que la nôtre.
6 La liberté. La vraie. Faire entrer la liberté chez les plus démunis. Là où les conservateurs parlent de libéralisme pour creuser les inégalités et asseoir les privilèges des puissants, là où l’extrême-droite pointe une partie des français pour faire oublier que trop d’entre nos concitoyens sont emprisonnés dans des trappes à pauvreté, la dynamique autour d’Emmanuel Macron veut libérer au maximum les individus des difficultés bureaucratiques, des interdits normatifs de toute sortes. Ceux qui empêchent de vivre, d’entreprendre, de rêver, de créer. C’était l’aspect que j’aimais bien chez Macron Ministre et c’est ce que j’aime toujours chez Macron candidat. Une liberté bien évidemment qui n’existerait pas sans protection des plus faibles et des autres, afin de leur permettre, à eux aussi, de pouvoir mener leur existence. Librement.
7 L’Europe. C’est un moment qui se passe pendant le fameux meeting terminé les bras en croix et le fameux c’est voooooootreeuh projeeeeeet ! si moqué sur le web et par Guillaume Meurice. C’est un moment où il fait se lever les gens. Sur quoi ? Sur l’Europe. Sur l’unité du peuple européen. Là à l’heure où les égoïsmes nationaux se lèvent, à l’heure du brexit, de la défiance et des replis nationalistes. A l’heure où les bureaucraties transforment nos rêves internationalistes en réglementations et ennuis. A l’heure où trop de politiques de tous bords se replient sur leurs prés carrés Emmanuel Macron fait applaudir le projet européen, l’envie d’un monde plus ensemble et plus démocratique. Ca a de la gueule je trouve.
8 Eviter le pire à notre patrie. Pour la première fois depuis longtemps il apparaît qu’un candidat progressiste puisse gagner face au conservatisme et à la réaction incarnée par Le Pen et Fillon, qui veulent un pays du chacun pour soi, de l’enfermement et de l’ennui. Pour la première fois depuis des années où ce scénario nous est présenté, on peut échapper à ce scénario du duel des pires. Il y a un candidat qui peut nous éviter cela. Et ce candidat c’est Emmanuel Macron. Même si la présidentielle est si riche en rebondissements.