Mes sept premiers jobs #myfirst7jobs

Un hastag court sur les réseaux sociaux : #myfirst7jobs . Il s’agit de faire la liste de ses 7 premiers boulots. Comme nous sommes en août et que c’est à la fois une période de jobs d’été pour certains et de billets légers, j’ai voulu me souvenir dans ce billet de blogs.

Présentateur radio au Cameroun : le feu des micros

C’était au Cameroun, je devais avoir 16 ou 17 ans, ma famille vivait à côté de la maison de la radio, le local des émissions de la radiodiffusion nationale. Je m’étais lié d’amitié avec un présentateur anglophone (le Cameroun a deux langues officielles, le français et l’anglais) et j’animais avec lui une émission de divertissement pour l’antenne de la région de Douala, la plus grande ville du pays, où nous étions. Ca a peu duré parce que j’étais entre le Cameroun et l’internat en France mais pendant ces quelques semaines, j’ai passé un moment inoubliable malgré des moyens qui étaient ce qu’ils étaient. L’émission était très écoutée puisqu’il n’y avait presque pas d’autres offres à l’époque et on était parmi les rares  à faire avec nos équipes, du reportage sur ce qui faisait vraiment bouger la ville

Vendangeur dans le Beaujolais: le mélange de la vendange tardive

Vers septembre dans un endroit du Beaujolais dont je me souviens plus, je venais d’avoir 20 ans l’été et j’avais des cheveux longs et des Doc Marteens. J’avais trouvé ce boulot de fin d’été via un vieux copain de l’époque qui était venu avec sa compagne de l’époque avec qui il n’arrêtait pas de se disputer. Un travail  rude, pas très bien payé (SMIC moins le prix de la nourriture et du logement). Des gens variés, allant de polonais rudes à la tâche qui faisaient tous les travaux agricoles d’Europe de l’ouest l’été avant de rentrer jusqu’à une dame qui avait explosé sa voiture et n’avait pas été remboursée par Direct Assurance et avait besoin de liquide rapidement. Un boulot rude dans un joli cadre, avec une vraie vérification de la théorie de la plus-value de Marx et un agriculteur un peu paniqué par des vendanges fort tardives.

Récolte d’ail dans la Drôme : le monde rural a parfois un goût de Maupassant

Un plan trouvé par le biais familial dans la Drôme. En fait, je devais avoir 21 ans à l’époque, je ne sais pas comment c’est aujourd’hui, il était possible de faire bosser les gens en-dessous du SMIC agricole, si il avaient 16 ans ou moins. Une vraie incitation à l’embauche des enfants de 14 ou 15 ans !

Mais en échange, je suppose que l’inspection du travail, demandait à ce que des majeurs soient aussi embauchés, eux au SMIC. Du coup la patronne usait et abusait du système, rappelait bien aux majeurs qu’ils étaient mieux payés, ne déclarait rien ou presque, ne payait pas toutes les heures dues en fonction de sa bonne ou mauvaise humeur. Le boulot était pénible, les discriminations sur les gens venus des villes un peu lourdingues, et le jour du 1er juillet, où le SMIC augmentait, pas mal de majeurs ont été virés sous différents prétextes. Une vraie nouvelle de Maupassant sur le monde rural. La dame a fini, il parait, par une lourde amende de l’inspection du travail.

Diffusion de publicité de rue : simple .  Pas fatiguant, en binôme, toujours avec des personnes sympas. Il fallait des fois se défaire des lourdauds mais le souvenir d’un job facile, surtout quand on a l’habitude par ailleurs de distribuer des tracts. pas très intellectuel certes. Mais pas désagréable où on rencontrait parfois des gens sympas.

Plongeur de cantine universitaire : les moustachus sympas

Quelques temps après, j’avais trouvé par hasard une annonce dans une cafétéria universitaire qui avait besoin de monde pour son équipe du Restau U. Je me suis donc retrouvé dans le personnel de la cantine universitaire de la Madeleine. Il y avait deux équipes : la noble, qui préparait à manger et servait, et l’autre, parfois regardée avec mépris par la première, qui faisait la plonge, ce qui était parfois lourd. D’autant que moi, j’étais à la plonge. Le seul « blanc » dans une équipe composée de papas marocains moustachus, rigolards et sympas. Bizarrement l’autre équipe ne  comptait, elle à l’époque mais cela a heureusement changé, que des « français de souche ». Je me rappelle d’une expérience sympa, proche de mon studio de la rue de Marseille où j’habitais. Avec en plus un repas gratuit par jour, ce qui n’était pas négligeable dans une période où j’avais vraiment de lourds problèmes de budget, tout comme pendant  ma vie étudiante et à certains moments ensuite.

Telemarketing: usant et formateur

Je crois que c’est le premier job que j’avais trouvé sur le web. J’avais 25 ans, je reprenais des études après une période de destin un peu bloqué. Il s’agissait de prendre des rendez-vous pour des commerciaux afin de vendre de l’immobilier. Tout le monde devait s’appeler Monsieur ou Madame Vernier. Le formateur nous avait expliqué que trop de fois, les salariés à nom à consonance étrangère se faisaient engueuler.. Un job pas inintéressant mais assez fatiguant, avec forcément des gens qui t’insultent, loin derrière le combiné, des rendez-vous pris mais pas honorés. Pas facile mais formateur.

Organisation de concerts de musique actuelle : un moment extra

L’un de mes premiers jobs dans la culture. C’était à Mediatone. Une association de production de concerts aujourd’hui devenu une grosse structure. Mais qui à l’époque était toute petite. Il fallait faire beaucoup de choses : la promotion des concerts, la négociation avec les agents des artistes, gérer le catering (nourriture, boisson pour les techniciens et les musiciens) coller les affiches, trouver des financement, gérer les égos, penser la programmation en fonction de l’artistique, du financer, saisir les opportunités de tournées, gérer des équipes, coller les affiches, aller distribuer les disques en magasin (eh oui) etc… beaucoup de choses à faire, de la responsabilité, de l’intérêt, des discussions, du boulot, des nuits et des jours passés. Incroyable souvenir.