EDF s’est fragilisé sous la direction de Henri Proglio. Les 33 milliards d’euros actuels de dette financière devraient s’aggraver dans les années qui viennent et pourraient s’élever à 40 ou même 50 milliards € d’ici trois ans, pour un chiffre d’affaires de 65 milliards € en 2011.
Sans hausse significative du tarif de l’électricité ou réonrientation de sa stratégie, l’équilibre financier de l’entreprise à moyen terme risque d’être compromis compte tenu des orientations et des obligations de l’entreprise.
L’un des obstacles à surmonter est celui du prix du MWh d’origine nucléaire, qui doit notamment permettre d’assurer la maintenance du parc. Compte tenu des recommandations de l’Autorité de sûreté nucléaire et des projets d’investissement de l’énergéticien ( EPR britannique, Flamanville…), les besoins vont être très importants. Difficile sans hausse des tarifs ou sans changement de stratégie énergétique.
En Janvier dernier, le rapport de la Cour des comptes de janvier ne disait pas autre chose, en évaluant le coût moyen du MWh à 49,5 € (établi aujourd’hui à 42 €). Le nouveau gouvernement sera donc là aussi confronté à des choix :
-imposer une hausse des prix (qui ne serait pas forcément incompatible avec un prix progressif et diminué pour les consommateurs comme promis pendant la campagne)
-Laisser filer la dette du groupe public
-Changer la stratégie industrielle en matière d’énergie, qui demanderait sans doute une transition lentre vers des fermetures de centrales comme celle de Fessenheim, coûteuse et nuisible et une conversion de la production. Probléme: les investissements dans le renouvelable ont aussi un coût.