Les viols de femmes devant leurs enfants et d’assassinats de masse sur des civils les mains attachĂ©es commis par des citoyens russes en Ukraine montre le mensonge de qualifier cette invasion de seule « guerre de Poutine »
POUTINE N’EST PAS SEUL
Poutine n’est pas sur le terrain en Ukraine, Poutine n’a pas violĂ© de femmes Ă Bucha.Poutine a des millions de partisans qui font le sale boulot en son nom. Il n’y a pas que Poutine dans cette histoire, si il n’y pas tous les russes, si ceux-ci ne pensent pas tous la mĂŞme chose, si il bien difficile de protester sous Poutine notamment pour les artistes, si les plus nationalistes du rĂ©gime souhaitent couper les crĂ©ateurs du reste du monde, il y a aussi beaucoup de russes qui soutiennent l’action de l’invasion de l’Ukraine.
CES CRIMES NE SONT PAS UN ACCIDENT
Quiconque dit que Bucha est le rĂ©sultat d’une brutalisation ou d’un comportement isiolĂ© a tort. C’Ă©tait le plan. C’Ă©tait prĂ©mĂ©ditĂ©. Il est cohĂ©rent avec les mĂ©thodes russes en TchĂ©tchĂ©nie.Et si l’armĂ©e russe avait eu plus de succès, si la ligne de gens comme Jean-Luc MĂ©lenchon, Marine Le Pen ou Eric Zemmour de refuser d’aider les ukrainiens Ă se dĂ©fendre avait triomphĂ©, il y aurait eu beaucoup plus de villes comme elle. Les Ukrainiens savaient qu’il y avait des troupes qui se prĂ©paraient Ă perpĂ©trer des actes comme celui-ci, le Kremlin dĂ©crivant l’identitĂ© ukrainienne comme un accident de l’histoire et les rĂ©sistants ukrainiens comme des nazis sans humanitĂ©- explique Ă©galement pourquoi la rĂ©sistance ukrainienne a Ă©tĂ© si fĂ©roce.Parce que les ukrainiens n’ont pas le choix.Il y aussi cette lancinante question, celle des exĂ©cutants ordinaires des ordres criminels qui survient. Elle nous taraude en sciences sociales depuis la deuxième guerre mondiale. Comment un jeune homme ordinaire se retrouve-t-il meurtrier de civils, ou tortionnaires ? A quel point le surnom ironique « d’armĂ©e des orques « qu’on donnĂ© les ukrainiens aux troupes russes est hĂ©las tristement mĂ©ritĂ© ?
NOUS TOUS FINANCONS LES TUEURS ET LES VIOLEURS
Et derrière les indignations nous sommes aussi complices involontairement. Ces soldats qui violent des femmes devant leurs enfants, qui tuent des civils les mains dans le dos nous les payons avec notre dĂ©pendance Ă©nergĂ©tique aux Ă©nergies fossiles. Et nous continuons Ă les payer puisque les commandes de gaz russe continuent Ă plein rĂ©gime pendant la guerre. Des compagnies russes qui tirent parfois profit des stratĂ©gies opportunistes de certains dirigeants europĂ©ens comme Gerhard Schröder qui après avoir rendu leur pays plus dĂ©pendant que jamais au gaz de SibĂ©rie et de la mer de Barents pendant leur mandat d’Ă©lu, se voient remercier par de juteux postes chez Gazprom. Il y a le cynisme et il y a aussi certaines naĂŻvetĂ©s. Comme quand quelques-uns au Quai d’Orsay ces quinze dernières annĂ©es, j’en sais quelque chose, essayaient de calmer Poutine en empĂŞchant tout ce qui pouvait fâcher le maitre du Kremlin. On voit le rĂ©sultat.Avec le besoin de plus d’Europe, avec le besoin de rĂ©flĂ©chir, sans dĂ©magogie (il n’y pas de rĂ©ponse simple dans ce domaine) Ă la question Ă©nergĂ©tique, c’est aussi la question de notre naivetĂ© mais aussi sur la responsabilitĂ© des individus et des systèmes pendant cette invasion que nous devons rĂ©flĂ©chir.