Le jeu politicien triste contre Notre-Dame-Des-Landes

Je n’avais pas spécialement prévu de parler de Nantes et de son futur aéroport. Je suis d’ailleurs fort peu allé dans la capitale de la Loire-Atlantique.

Et capitale de Bretagne? Ah, Nantes, de Bretagne peut-être ou pas, c’est un autre débat.Allez je vais être d’accord sur ce billet avec certains qui seront moins contents de ce que je vais dire plus loin sur le sujet de l’aéroport:oui Nantes est en Bretagne.

La dernière fois que j’y suis allé à Nantes, c’était à l’université d’été d’Europe Ecologie. Un moment intéressant, dynamisant et sympathique. Un temps convivial. Enthousiasmant.

J’y étais allé en avion. D’une part parce que j’avais des dossiers à résoudre tôt le matin et donc que je ne pouvais donc en termes de temps faire le voyage en train, d’autre part, le billet d’avion coûtait 2 fois moins cher ce jour que le train (ce qui au passage est aberrant), ce qui quand on était un salarié en contrat précaire, n’est jamais négligeable.

Ce n’est qu’une fois atterri que j’ai appris que José Bové, qui va souvent en avion pour des trajets plus longs, en Amérique latine pour diverses raisons fort honorables par ailleurs ou Cécile Duflot, qui avait passé ses vacances d’hiver précédentes d’un coup d’aile d’Airbus dans l’archipel menacé écologiquement des Maldives, étaient contre un nouvel aéroport à Nantes.

Nantais allez donc prendre votre voiture pour aller aux aéroports de Paris! Vous ne voudriez quand même pas avoir les mêmes choses que dans notre bonne capitale?Qu’il y ai de l’investissement? Des emplois ? 280 hectares consacrés en plus à des équipements et des logements?

Dans ce projet porté par les collectivités locales et des acteurs régionaux, on en appelait à l’Etat Central (alors à droite) , au jacobinisme, pour faire taire cette initiative locale vue par ses partisans comme un moyen de développer leur région dans un pays très centré autour d’une région-capitale dévoreuse d’énergies et première émetteuse de gaz à effet de serre du pays.

Depuis le gouvernement a changé. Et les collectivités locales (notamment les régions Pays-de-Loire et Bretagne, le département de Loire-Atlantique, et les intercommunalités de Nantes,
Saint-Nazaire et La Baule.)..continuent sur le projet dans un aéroport qui sera propriété du public et haute qualité environnementale.

Elles n’ont pas le choix: dans moins de dix ans l’aéroport sera saturé et il faudra aller alors prendre encore plus le chemin de Paris.

Les gens que les citoyens ont élus, des conseillers régionaux du Front de Gacue, le PCF défend lui aussi bec et ongles le projet, jusqu’à l’UMP en passant bien sûr le PS, portent presque tous dans leur action la volonté de réaliser l’aéroport.

La concertation avec les habitants a d’ailleurs donné massivement un résultat en faveur de l’aéroport. Elle a aussi permis de trouver un accord à l’amiable avec plus de trois agriculteurs sur quatre.

Mais depuis quelques temps le projet de Notre-Dame-des-Landes (#nddl pour le twittos trop méga-rebelle rompu à la guérilla sur canapé derrière son pc) est devenu le lieu de ralliement de beaucoup de gens venus expliquer aux nantais ce qu’ils doivent penser, que si ils sont pour l’aéroport, c’est qu’ils ont tort.

Il y a bien sûr des militants des plus sincères mais aussi des politiciens venus se remonétiser avant les municipales à venir. Ou des groupes violents venus d’un peu partout et qui n’ont pas manqué de commettre des dégradations. Un employé du chantier a été blessé. Heureusement pour lui et sa famille ses jours ne sont pas en danger.

Hier le gouvernement a décidé d’évacuer le site qui était occupé.On ne peut pas laisser des gens bloquer longtemps, déroger à la loi…comme cela se fait partout ailleurs.

Il y a bien sûr, des images qui choquent,  surtout quand comme à moi il arrive aussi de faire des manifestations difficiles: il n’est jamais facile de déloger quelqu’un qui est sur un arbre  et le CRS a forcément le rôle ici du méchant. Mais comme le dit Juan, pourquoi vouloir absolument, si ce n’est pas envie médiatique, pourquoi ni comment en 2012 on peut encore avoir besoin de telles manifestations de force ? La cause n’était-elle pas déjà médiatisée avant que certains n’attaquent un vigile?

Du coup dans toutes les villes de France, à Lyon, comme ailleurs, l’extrême-gauche s’est rassemblée devant les fédérations du PS. Essayant de s’introduire de force dans celle du Rhône pour s’en prendre (je ne pense pas physiquement heureusement) aux permanentes présentes.

L’objet de la politique spectacle autour de Notre-Dame-des-Landes était résumé pour les militants à la gauche de la gauche et dans une partie de EELV: exister contre le PS, exister face au PS. Loin des questions d’écologie. Loin de Nantes. Loin de la question de Notre-Dame-des-Landes. Près des municipales ? …la politique politicienne.