Le PS comme champ de bataille


Ca flotte dans l’air et ne provoque pas toujours pour l’instant l’enthousiasme des militants, fatigués après les municipales, c’est la phase de congrès du Parti Socialiste.

Les grandes manœuvres sont là, à nouveau, et auront bien évidemment des incidences sur la gauche nationale mais aussi locale.

O UDF-MODEM et tes conflits sempiternels, tu n’es plus seul avec tes complications sans fin,
tes putschs et tes méandres !
Un autre parti va débattre de son identité très bientôt, chose utile, réfléchir à ses orientations ce qui est trés bien et refaire les Horaces et les Curiaces ce qui est pour le coup moins emballant.

Avant le congrès déjà, les militants auront à débattre des modifications statutaires proposées par la commission de révision des statuts du PS.
Un débat  qui ne sera pas facilité  par la présence de plusieurs ponts entre la fin de la premiére semaine de mai, date à laquelle les militants seront informés du contenu des réformes proposées et le jour du vote.Autre point qui ne facilite pas la discussion, la composition des membres de la commission est secrète...Oui, vous ne rêvez pas, plusieurs responsables locaux ayant tenté de connaitre qui œuvrait dans le travail de rénovation des statuts du parti se sont retrouvés devant un refus de la part du siège national…

Niveau sensibilités internes et débats de pré-congrés, commençons par Benoit Hamon et son NPS diminué de Montebourg et de Peillon depuis le dernier congrès vont tenir des assises de la « gauche moderne ».Le nom porté par les débats suscités par cette aile du PS traduit sans doute la conjonction  d’un agacement des amis d’Henri Emmanuelli d’être parfois traités d’archaïques et une volonté d’Hamon de reprendre, en s’inspirant, de façon peut-être un peu trop superficielle diraient certains, de Gramsci.La chose est intelligente et même le défenseur d’une version de la gauche qu’on qualifie habituellement de moderne et généralement peu en phase avec ce courant du PS, ne voit pas pourquoi seule la version sociale-démocrate de la gauche aurait le droit d’être frappée du sceau d’une chronologie avantageuse.Ceci dit tout dépendra du contenu donné.Toujours en parlant de Hamon et pour l’anecdote:Il est pour l’heure l’un des premiers élus

importants à utiliser twitter et ce depuis quelques jours.

Du côté de Ségolène Royal et de ses proches (Rebsamen, Peillon,Valls…) on a lancé un site collaboratif qui se veut dans la lignée de celui de Désir d’Avenir.Si le nom même de l’initiative a

suscité des sarcasmes, pas forcément complétements infondés, l’idée de discussion collective online (presque déjà ringard cette expression online)

est bien sûr intéressante.Ceci-dit, l’idée collaborative est cette fois plus fortement encadrée qu’avant:Il y a d’un côté les contributions des internautes, librement débattables, de l’autre celle des « experts » que l’on ne peut commenter et clairement séparés des premiers…Un défi pour les Ségolistes sera aussi de sortir d’une sorte de trop grand culte de la personnalité de leur leader pour élargir leur base tout en continuant à mettre tout de même en exergue cette personnalité parfois contestée mais aussi appréciée de nombre d’adhérents.Encore un fois le

contenu des propositions aura son rôle.

Localement la présence de Najat Vallaud-Belkacem parmi les signataires de l’initiative laisse augurer du fait que Gérard Collomb souhaite, contrairement à certaines rumeurs, garder un pied solide au sein des amis de Ségolène Royal.Sa non-signature personnelle pour l’instant confirme son envie de liberté et son souhait de peser en matière de fond et de poids sur les débats du parti avec un socialisme urbain, décentralisé et ouvert.Un pari intéressant et dont je souhaite de tout coeur qu’il pèse sur certaines orientations sur le fond.Il faudra bien que les réussites locales inspirent le socialisme français.Et ce n’est pas non plus le socialiste Eugnée Caselli, élu ce soir président de la communauté urbaine de Marseille au nez et à la

barbe de Muselier et de Gaudin qui me dira le contraire.

Hollande qui n’est jamais trés loin, a lui enfin ouvert son blog,qui provoque pas mal de commentaires ironiques (là par exemple) qui peut surtout laisser penser qu’il ne souhaite pas tant que cela ouvrir sa succession.Il y en a même qui pensent que la multiplication des prétendants ne peut que lui profiter, suscitant éventuellement une demande de stabilité devant une éventuelle

chienlit…

Côté social-démocrate/Strauss-Kahnien de l’histoire, ma famille de départ que je jugerait comme les autres, sur ses propositions lors de ce congrés, c’est un peu complexe. Localement, même si les amis de DSK se sont structurés, le fonctionnement et les retours d’information de ses membres qui fréquentent les arcanes nationales sont pour le moins souvent obscurs et le jeu pratiqué assez

perso.Pas de quoi être enthousiaste.

Nationalement la chose n’est pas non plus brillante puisque les chemins des uns et des autres divergent de plus en plus.

Moscovici est parti sur une candidature pour être premier secrétaire du parti.J’avais déjà exprimé les doutes que son initiative suscitait chez moi. Ces doutes je les ai bien sur toujours:Pour ce que j’ai pu le voir,Moscovici me semble être un joueur trop perso,manquer de chaleur humaine et de charisme.Mais son rapprochement avec Montebourg, si il peut apparaitre un peu celle de l’alliance de la carpe et du lapin, lui permet surtout de travailler avec une personnalité charismatique qui bénéficie de réseaux, ce qui est complémentaire à son profil, même si les deux hommes différent aussi dans leur discours vis à vis de Ségolène Royal.Et puis je suis souvent assez méfiant vis à vis du

président du conseil général de Saone-Et-Loire.

Les deux hommes sont proches (même si Moscovici s’en défend) du récent pôle reconstructeur, formé par d’autres proches de DSK,Aubry, Montebourg et des fabiusiens.Et là aussi, les choses ne sont pas simples.L’initiative des reconstructeurs, considérée par beaucoup comme contre-nature et uniquement motivée pour empêcher un affrontement Royal-Delanoe a implosé sur la question de la candidature au poste de

premier secrétaire…

Plus localement, c’est aussi une membre de ce groupe, la premiére secrétaire du Rhône Christiane Demontès qui  devra trancher une question plus immédiate:Celle de la candidature de la majorité municipale lyonnaise à la cantonale partielle dans le 5e arrondissement et dont je vous avait parlé rapidement dans un précédent billet.4 socialistes ont déjà manifesté leur envie de porter les couleurs lors de cette échéance, Daniel Malicier,André Pelletier,Mauricio Espinoza-Barry et Philippe Giraud sont sur les rangs.Le Maire de Lyon souhaiterait, ce n’est pas un secret, l’élu MODEM membre de sa majorité, Thomas Rudigoz.L’idée, si elle plait à certains et est vécue comme un moyen de récupérer ce canton, suscite nombre d’interrogations pour d’autres.L’appartenance de Rudigoz au parti du président du conseil général, qui dirige le département avec l’UMP, pose certaines questions sur ses votes, voir sur les possibilités de réelle volonté de reprendre à terme le conseil général du Rhône à la droite…Et puis d’autres trouvent qu’entre postes d’élus et emplois, la part belle a été faire à certains MODEM au détriment du PS…Christiane Demontès devrait toutefois s’aligner sur une candidature centriste.Il faut dire que cela fait longtemps que la

premiére secrétaire du ps du rhône n’intervient plus guère dans ce qui est pourtant la principale ville du département.

Compliqué champ de bataille pour la gauche….Ce n’est pas une raison pour baisser les bras.Surtout pas le jour de la mort d’Aimé Césaire, poéte et homme de gauche jusquà son dernier souffle.Dans La Tragédie du Roi Christophe il disait:
« Tous les hommes ont mêmes droits… Mais du commun lot, il en est qui ont plus de pouvoirs que d’autres. Là est l’inégalité. »

Catégorie : En France et dans le Monde, Lyon Mot-Clé : cambadèlis, collomb, congrès, fabius, hollande, lyon, montebourg, moscovici, peillon, ps, royal

Le PS comme champ de bataille


Ca flotte dans l’air et ne provoque pas toujours pour l’instant l’enthousiasme des militants, fatigués après les municipales, c’est la phase de congrès du Parti Socialiste.

Les grandes manœuvres sont là, à nouveau, et auront bien évidemment des incidences sur la gauche nationale mais aussi locale.

O UDF-MODEM et tes conflits sempiternels, tu n’es plus seul avec tes complications sans fin,
tes putschs et tes méandres !
Un autre parti va débattre de son identité très bientôt, chose utile, réfléchir à ses orientations ce qui est trés bien et refaire les Horaces et les Curiaces ce qui est pour le coup moins emballant.

Avant le congrès déjà, les militants auront à débattre des modifications statutaires proposées par la commission de révision des statuts du PS.
Un débat  qui ne sera pas facilité  par la présence de plusieurs ponts entre la fin de la premiére semaine de mai, date à laquelle les militants seront informés du contenu des réformes proposées et le jour du vote.Autre point qui ne facilite pas la discussion, la composition des membres de la commission est secrète...Oui, vous ne rêvez pas, plusieurs responsables locaux ayant tenté de connaitre qui œuvrait dans le travail de rénovation des statuts du parti se sont retrouvés devant un refus de la part du siège national…

Niveau sensibilités internes et débats de pré-congrés, commençons par Benoit Hamon et son NPS diminué de Montebourg et de Peillon depuis le dernier congrès vont tenir des assises de la « gauche moderne ».Le nom porté par les débats suscités par cette aile du PS traduit sans doute la conjonction  d’un agacement des amis d’Henri Emmanuelli d’être parfois traités d’archaïques et une volonté d’Hamon de reprendre, en s’inspirant, de façon peut-être un peu trop superficielle diraient certains, de Gramsci.La chose est intelligente et même le défenseur d’une version de la gauche qu’on qualifie habituellement de moderne et généralement peu en phase avec ce courant du PS, ne voit pas pourquoi seule la version sociale-démocrate de la gauche aurait le droit d’être frappée du sceau d’une chronologie avantageuse.Ceci dit tout dépendra du contenu donné.Toujours en parlant de Hamon et pour l’anecdote:Il est pour l’heure l’un des premiers élus

importants à utiliser twitter et ce depuis quelques jours.

Du côté de Ségolène Royal et de ses proches (Rebsamen, Peillon,Valls…) on a lancé un site collaboratif qui se veut dans la lignée de celui de Désir d’Avenir.Si le nom même de l’initiative a

suscité des sarcasmes, pas forcément complétements infondés, l’idée de discussion collective online (presque déjà ringard cette expression online)

est bien sûr intéressante.Ceci-dit, l’idée collaborative est cette fois plus fortement encadrée qu’avant:Il y a d’un côté les contributions des internautes, librement débattables, de l’autre celle des « experts » que l’on ne peut commenter et clairement séparés des premiers…Un défi pour les Ségolistes sera aussi de sortir d’une sorte de trop grand culte de la personnalité de leur leader pour élargir leur base tout en continuant à mettre tout de même en exergue cette personnalité parfois contestée mais aussi appréciée de nombre d’adhérents.Encore un fois le

contenu des propositions aura son rôle.

Localement la présence de Najat Vallaud-Belkacem parmi les signataires de l’initiative laisse augurer du fait que Gérard Collomb souhaite, contrairement à certaines rumeurs, garder un pied solide au sein des amis de Ségolène Royal.Sa non-signature personnelle pour l’instant confirme son envie de liberté et son souhait de peser en matière de fond et de poids sur les débats du parti avec un socialisme urbain, décentralisé et ouvert.Un pari intéressant et dont je souhaite de tout coeur qu’il pèse sur certaines orientations sur le fond.Il faudra bien que les réussites locales inspirent le socialisme français.Et ce n’est pas non plus le socialiste Eugnée Caselli, élu ce soir président de la communauté urbaine de Marseille au nez et à la

barbe de Muselier et de Gaudin qui me dira le contraire.

Hollande qui n’est jamais trés loin, a lui enfin ouvert son blog,qui provoque pas mal de commentaires ironiques (là par exemple) qui peut surtout laisser penser qu’il ne souhaite pas tant que cela ouvrir sa succession.Il y en a même qui pensent que la multiplication des prétendants ne peut que lui profiter, suscitant éventuellement une demande de stabilité devant une éventuelle

chienlit…

Côté social-démocrate/Strauss-Kahnien de l’histoire, ma famille de départ que je jugerait comme les autres, sur ses propositions lors de ce congrés, c’est un peu complexe. Localement, même si les amis de DSK se sont structurés, le fonctionnement et les retours d’information de ses membres qui fréquentent les arcanes nationales sont pour le moins souvent obscurs et le jeu pratiqué assez

perso.Pas de quoi être enthousiaste.

Nationalement la chose n’est pas non plus brillante puisque les chemins des uns et des autres divergent de plus en plus.

Moscovici est parti sur une candidature pour être premier secrétaire du parti.J’avais déjà exprimé les doutes que son initiative suscitait chez moi. Ces doutes je les ai bien sur toujours:Pour ce que j’ai pu le voir,Moscovici me semble être un joueur trop perso,manquer de chaleur humaine et de charisme.Mais son rapprochement avec Montebourg, si il peut apparaitre un peu celle de l’alliance de la carpe et du lapin, lui permet surtout de travailler avec une personnalité charismatique qui bénéficie de réseaux, ce qui est complémentaire à son profil, même si les deux hommes différent aussi dans leur discours vis à vis de Ségolène Royal.Et puis je suis souvent assez méfiant vis à vis du

président du conseil général de Saone-Et-Loire.

Les deux hommes sont proches (même si Moscovici s’en défend) du récent pôle reconstructeur, formé par d’autres proches de DSK,Aubry, Montebourg et des fabiusiens.Et là aussi, les choses ne sont pas simples.L’initiative des reconstructeurs, considérée par beaucoup comme contre-nature et uniquement motivée pour empêcher un affrontement Royal-Delanoe a implosé sur la question de la candidature au poste de

premier secrétaire…

Plus localement, c’est aussi une membre de ce groupe, la premiére secrétaire du Rhône Christiane Demontès qui  devra trancher une question plus immédiate:Celle de la candidature de la majorité municipale lyonnaise à la cantonale partielle dans le 5e arrondissement et dont je vous avait parlé rapidement dans un précédent billet.4 socialistes ont déjà manifesté leur envie de porter les couleurs lors de cette échéance, Daniel Malicier,André Pelletier,Mauricio Espinoza-Barry et Philippe Giraud sont sur les rangs.Le Maire de Lyon souhaiterait, ce n’est pas un secret, l’élu MODEM membre de sa majorité, Thomas Rudigoz.L’idée, si elle plait à certains et est vécue comme un moyen de récupérer ce canton, suscite nombre d’interrogations pour d’autres.L’appartenance de Rudigoz au parti du président du conseil général, qui dirige le département avec l’UMP, pose certaines questions sur ses votes, voir sur les possibilités de réelle volonté de reprendre à terme le conseil général du Rhône à la droite…Et puis d’autres trouvent qu’entre postes d’élus et emplois, la part belle a été faire à certains MODEM au détriment du PS…Christiane Demontès devrait toutefois s’aligner sur une candidature centriste.Il faut dire que cela fait longtemps que la

premiére secrétaire du ps du rhône n’intervient plus guère dans ce qui est pourtant la principale ville du département.

Compliqué champ de bataille pour la gauche….Ce n’est pas une raison pour baisser les bras.Surtout pas le jour de la mort d’Aimé Césaire, poéte et homme de gauche jusquà son dernier souffle.Dans La Tragédie du Roi Christophe il disait:
« Tous les hommes ont mêmes droits… Mais du commun lot, il en est qui ont plus de pouvoirs que d’autres. Là est l’inégalité. »

Catégorie : En France et dans le Monde, Lyon Mot-Clé : cambadèlis, collomb, congrès, fabius, hollande, lyon, montebourg, moscovici, peillon, ps, royal