Qu’est-ce qu’un catholique pro-choix et anti-papiste ?

Il y avait deux bonnes raisons d’acheter le parfois très orienté Journal du Dimanche hier.

La première concerne le petit article sur le goûter dans lequel on voit notamment l’auteur de ce blog, qui va organiser des quatre heures pour adultes à Lyon. Z’avez pas vu ? Cliquez là.

La deuxième c’est dans le même support ce sondage sur le sentiment des catholiques vis-à-vis de leur Pape. 43% des catholiques (plus chez les non-pratiquants, moins chez les pratiquants) souhaitent la démission du Pape. La chose est d’ailleurs absurde: Le chef des Catholiques n’est aucunement élu par l’ensemble de l’Eglise. Il est même censé avoir été désigné par l’Esprit Saint. C’est la doctrine, respectable mais qui n’est pas la mienne, celle du Vatican… Alors un sondage…

Nous sommes dans une période où l’institution catholique multiplie en effet les déclarations fracassantes. Je n’ai pas eu le temps, pas souhaité redire sur ce qui avait déjà été exprimé ailleurs sur la question de la fillette violée par son père et les déclarations de l’évêque local. Ceci d’autant d’ailleurs que comme cela a été rappelé fort utilement après les premiers énervements, l’institution catholique est en réalité, ce qui est tout de même plus conforme à l’enseignement du Christ, du côté de la fillette pour une fois.

La condamnation n’était que de principe, sur la question générale de l’IVG. Il n’en reste pas moins que cette interprétation du foetus comme étant un être à part entière et la condamnation de la possibilité d’avorter, y compris pour les femmes en détresse, à quelques exceptions prés, est certes réactionnaire (mais pourquoi l’Eglise n’aurait pas le droit d’être réac) mais surtout à mon sens une mauvaise lecture des saintes écritures et du sens du Christ sur la Croix. Je ne vois pas en quoi Jésus, qui refusait de porter des jugements sur les mœurs d’autrui et de stigmatiser les femmes et qui proclamait la liberté aurait trouvé à redire au choix d’interruption volontaire de grossesse…

C’est d’ailleurs pour cela que nous, protestants, tout en, comme tout un chacun, préférant les bébés joufflus aux tristes opérations médicales, avont depuis longtemps trouvé  normal que chacun soit libre de son choix, que l’avortement ne constituait pas en soit un pêché.

Je ne suis pas non plus intervenu sur la question du préservatif évoquée par Benoit XVI lors du voyage au Cameroun. J’aurais pu. Le premier endroit où j’ai utilisé du latex, c’était justement au pays de Roger Milla en compagnie de beautés locales. Je sais le gros probléme du SIDA en Afrique. Je sais aussi que le pays visité par le Pape a une liberté de moeurs trés forte en même temps qu’une pratique religieuse, protestante mais aussi catholique ou musulmane, intense. Localement d’ailleurs il y a rarement de la contradiction entre les deux temps puisque ce sont souvent des prêtres qui distribuent des préservatifs de la marque locale « Prudence, pour l’homme sûr de lui » aux jeunes. les prêtres de terrain savent être pragmatiques. Mais voilà, la doctrine officielle, c’est que le sexe ne doit pas être un objet de plaisir pour le plaisir. Le choc des corps doit avoir un but… Encore une fois je ne vois pas trop ce que les enseignements chrétiens viennent faire là-dedans. Certes Paul parle de fornication à quelques reprises (par exemple dans I Cor 5-1) mais une lecture attentive des textes montre que le problème n’est pas le choc des corps mais le fait que le service de l’Eglise n’était plus assuré réellement à Corinthe, les fidéles passant tout leur temps en orgie. Avec un peu d’organisation (on avait pas certes encore inventé Google agenda ou Filofax ! ) il devrait être possible de faire les deux si j’ose dire et aimer le corps de son partenaire n’empêche pas de penser à Dieu… Là encore l’Eglise Catholique ne pêche pas par conservatisme ( elle a tout à fait le droit de l’être) mais par une lecture très spéciale de l’évangile. En bon protestant, je préfère me fier au texte et au message de liberté et de responsabilité qu’à la bureaucratie vaticanaise. Mais cette position sur la question sexuelle, tout comme celle sur l’avortement ou le Pape sont respectables. Ce ne sont juste pas les miennes, pas uniquement en tant que citoyen mais aussi et surtout en tant que chrétien !

Face à ces choix de l’appareil, il est évident que nombre de catholiques pratiquants, à commencer par ma famille proche, assez pratiquante sont peu à l’aise. Dans la blogosphére, certaines ont parlé de se faire débaptiser ce qui est un peu absurde. D’un point de vue catholique on quitte certes ainsi l’institution papiste mais d’un angle chrétien plus général, on renie son alliance avec Dieu. Cette derniére chose d’ailleurs améne à donner raison au Pape en considérant que ses propos sont une interprétation correcte de la bible, avec laquelle il faut rompre! 

Remarquez il y a un moyen trés simple d’être chrétien, opposé à la bureaucatie Vaticanaise et favorable à la liberté humaine: Etre protestant !