Pâques

Tout d’abord pour commencer vous conseiller un papier d’Alice Géraud dans Libelyon sur la soirée de victoire de Gérard Collomb à la plate-forme et le « troisième tour »de certains.Nihil novum sub sole.

Et puis évoquer rapidement deux choses peu surprenantes:la démission, malgré ses dires antérieurs, de M.Perben du conseil municipal de Lyon, pour laisser la place à l’ancien maire du 3e, Patrick Huguet et la convocation à l’Elysée du président du Conseil Général du Rhône, Michel Mercier à l’Elysée, pour peut-être enfin intégrer le gouvernement, chose que l’on évoque depuis fort longtemps dans les salons lyonnais.

Mon sujet du jour est lui plutôt religieux.Ca faisait longtemps que je n’avais abordé le sujet mais que voulez-vous, c’est bientôt Pâques,la plus importante fête chrétienne, même si elle a depuis longtemps été éclipsée en popularité et reconnaissance par Noël.Je suis même persuadé d’ailleurs que la plupart des français, quelque soit leur confession ou pratique religieuse, n’en connaissent pas ou trés peu la signification.

Il y a déjà deux Pâques, la juive et la chrétienne:Pessah est la plus ancienne.C’est une fête juive qui célèbre la fuite du peuple Hébreux hors d’Egypte.La fête commence par un repas symbolique, le Séder,composé de mets revêtant un contenu symbolique et dure plusieurs jours, commençant et finissant par des règles similaires au Shabbat.

C’est d’ailleurs pendant cette « première version » de Pâques que naitra la deuxième, celle de la mort et de la résurrection du Christ.D’ailleurs  pour distinguer  les deux fêtes, les autorités  chrétiennes  n’auront de cesse de  faire en sorte  que  les dates  des deux célébrations ne coïncident pas.La chose peut avoir l’air sectaire et l’était sans doute un peu mais elle était motivée, comme nombre d’autres pratiques à l’époque, par la volonté de marquer clairement la rupture de la nouvelle religion avec le judaïsme des origines…

Pour expliquer cela au prix d’une petite digression, n’oublions pas qu’au début les tous premiers chrétiens se considéraient, Jésus y compris, d’abord comme juifs.
Il y a ainsi cette phrase surprenante de Jésus à une Cananéenne qui vient lui demander de l’aide pour sa fille torturée par le démon (Mathieu 16.24-30) « Il répondit:Je n’ai été envoyé qu’aux moutons perdus de la tribu d’Israël.Mais elle vint se prosterner devant lui en disant seigneur viens à mon secours! Il répondit:Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens.-C’est vrai Seigneur, dit-elle, d’ailleurs les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maitres…Alors Jésus lui dit:O femme,grande est ta foi; qu’il advienne ce que tu veux.Et dés ce moment même sa fille fut guérie. »De là sans doute et de la sollicitation du centurion de Capharnaüm pour son serviteur (mais en l’espèce si la demande provenait bien d’un non-juif, la guérison concernait un Israélite) provient au fur et à mesure cette originalité qui amena le christianisme à être la première religion à prendre vocation universelle avec la fameuse phrase de Paul «  »Désormais, il n’y plus ni Juif, ni Grec; il n’y a plus ni esclave ni homme libre; il n’y a plus l’homme et la femme; car tous sont un en Jésus-Christ » (Ga 3,28).
La rupture avec la pratique juive n’est que trés progressive (voir Galates par exemple) et les premiers évangélistes, Paul en premier lieu, n’auront de cesse de marquer la différence entre ancienne et nouvelle pratique.La recherche d’une divergence de dates sur Pâques en est une des manifestations.

Si je me permet cette digression c’est en raison du caractére clivant de la Pâque chrétienne.En effet le point principal de différence entre Christianisme et Judaisme (même si il existe, notamment dans le 7e, des juifs qui croient en Jésus) mais aussi avec les autres monothéismes, c’est justement la question des événements passés dans la Pessah de cette année 33 et de ce qu’ils indiquent sur la nature du prophète, homme d’essence divine selon les Chrétiens.

Le dimanche avant Pessah, Jésus arrive donc à Jérusalem avec ses disciples, pour porter la parole mais aussi pour fêter Pessah.La foule les accueille avec des rameaux pour leur souhaiter la bienvenue.C’est n’est pourtant que leur première ou deuxième visite (les évangiles sont en désaccord sur la question).La popularité de Jésus inquiète les pouvoirs en place d’autant que celui-ci multiplie les attaques contre le comportement des dignitaires religieux.

Jeudi soir, celui-ci fête avec ses disciples l’ouverture de Pessah par le repas rituel.C’est là, lors du Séder,  qu’il prononce de fameuses phrases prophétiques sur son arrestation, qu’il partage le pain et le vin…Ce repas, dénommé la Céne, deviendra l’une des plus fameuses scènes, sans jeu de mot, de la bible.C’est aussi là qu’un de ses disciples, sans doute au vu des recherches récentes, un extrémiste israélite déçu, va , avec la complicité des dignitaires religieux le dénoncer et le faire arrêter.La chose est d’autant plus facile que la population est chez elle pour célébrer l’ouverture de Pessah et ne sait donc rien de l’arrestation.Des thèses,basées sur des apocryphes récemment traduits, parlent même d’un Jésus qui aurait demandé à Judas de le dénoncer pour pouvoir accomplir son destin sacrificiel…En tout état de cause, le Nazaréen est traduit en justice de façon expéditive et truquée et exécuté au plus vite par la crucifixion le vendredi.Là nait un clivage avec l’Islam, qui considère que l’exécution de  Jésus, prophète majeur pour les musulmans (mais non fils de Dieu) n’aurait pu être laissée effectué et que c’est un sosie qui aurait été tué ce jour-là à la place de Jésus et que par conséquent ce dernier ne serait pas mort sur la croix ni ressuscité par la suite.Pour les juifs, le prophète Yeshua n’était pas non plus le fils de Dieu,n’est pas le Christ, qui n’est pas encore venu et est mort crucifié, sans revenir à la vie par la suite.

La représentation de la Croix, devenu symbole des chrétiens, donne aussi lieu à des divergences.AInsi en Allemagne, les catholiques affichent des crucifix avec le Christ souffrant alors que les protestants, considérant que celui-ci est vivant et n’est donc plus crucifié,affichent des croix simples.Il y a aussi de la méfiance des réformés et luthériens pour l’iconographie religieuse bien sur !

Un riche notable proche des idées de Jésus fait ensevelir le corps dans une caverne.Par peur que celui-ci soit dérobé une garde est montée devant la caverne.Le dimanche matin, à l’aube, premier jour où la chose leur était possible,le samedi étant jours de repos religieux, des femmes proches du Christ se rendirent au tombeau.Celui-ci était vide et Jésus réveillé.

Cette résurrection et la semaine qui la précéde donne lieu à différentes traditions selon les confessions chrétiennes.Quand au lundi de Pâques, l’information m’en a été donnée par le Pasteur Anne Faisandier, il fut par la suite ajouté aux jours chômés par les rois et ne contient pas de signification religieuse en soi.

Pâques est en tout cas pour les chrétiens un moment d’actions de foi.AInsi l’Eglise Réformée de Lyon organise  Du lundi 17 au jeudi 20 mars  un temps de prière, chaque soir à 19 h, au temple des Terreaux, 10 rue Lanterne puis à 20 h 30 vendredi,ce sera un culte réformée des Eglise de la Fédération Protestante, au Grand temple, quai Augagneur avec les chœurs de l’Eglise réformée (Les 7 Paroles du Christ en Croix) et des textes de Martin Luther King pour se souvenir de la mort du Christ.Pour célébrer la ressurection, veillée de l’aube Pascale à 7 h au Parc de Miribel,petit déjeuner commun en attendant le jour qui se léve, vers l’espérance d’un jour nouveau et d’une ére nouvelle…